Class of Heroes 3 : Remaster – Un jeu niche, mais un bon dungeon-crawler

Class of Heroes 3 : Remaster – Un jeu niche, mais un bon dungeon-crawler

Après 15 ans d’absence, Class of Heroes revenait le 18 Septembre en France pour le remaster de leur troisième opus Class of Heroes 3 : Remaster. Il faut dire que le jeu se faisait vraiment très vieux, et le titre, édité par PQube et développé par ACQUIRE et Zerodiv, avait bien besoin d’un coup de jeune.

Ma première impression

Dès les premières heures, on sent que l’histoire n’était pas l’élément majeur du titre. Elle sert surtout de cadre pour l’exploration et la composition d’équipe. Lorsque j’ai choisi mon académie, je me suis dit  »oh cool, le jeu a plusieurs voies ! ».

Mais rapidement je me suis concentré sur la mécanique des donjons plutôt que sur les rebondissements de l’intrigue. La raison ? Ce jeu utilise son histoire pour justifier son gameplay simpliste. Il est un RPG « old school » avant tout, et malheureusement… c’est tout.
Cependant, pour ceux qui recherchent une narration profonde ou des personnages ultradéveloppés, l’expérience vous semblera clairement légère.

Mais même si je joue avant tout aux jeux vidéos pour trouver des histoires sympas associées à des gameplays marrants, ici le gameplay a suffit à me faire passer un bon moment.

L’introduction

L’univers de Class of Heroes 3 Remaster vous place dans la peau d’un(e) étudiant(e) fraîchement admis(e) à l’une des trois académies proposées. Chacune d’elles impose un uniforme, une difficulté et une trame légèrement différente.
Vous devez former une équipe parmi diverses races et classes, nouer des liens avec vos camarades, et bien sûr explorer des donjons labyrinthiques afin de devenir un véritable héros.

Derrière ce cadre scolaire d’apparence légère se cache en réalité un véritable défi pour les amateurs de dungeon RPG à l’ancienne. Class of Heroes 3 Remaster reprend les fondations du genre : exploration méthodique, gestion rigoureuse des ressources et progression exigeante. Chaque excursion dans les labyrinthes demande préparation, patience et sens de la stratégie. Et une simple erreur peut coûter la vie à votre groupe.

L’ambiance, quant à elle, mêle fantaisie et rigueur. Les cours, les examens et les interactions entre étudiants côtoient les affrontements contre des créatures redoutables dans les couloirs. Le contraste fonctionne bien et donne au titre une identité propre mi-scolaire mi-action.

En revenant après plus d’une décennie d’absence, cette édition remasterisée cherche à séduire deux publics : les nostalgiques des premiers opus et les curieux de cette licence revisitée. Reste à voir si cette mise à jour technique va suffire à ranimer la magie d’antan sans trahir l’esprit d’origine.

Persona ? – La phase  »études »

Avant même de descendre dans le moindre donjon, Class of Heroes 3 Remaster vous envoie sur un passage obligé : la vie au sein de l’académie. C’est ici que tout commence, et que s’articule une grande partie de la préparation stratégique.

Le joueur y crée et gère une équipe d’étudiants issus de multiples races (humains, elfes, nains, félys, diaboliques, etc.) et de plus d’une quarantaine de classes, des guerriers clichés de RPG aux alchimistes en passant par un artificier (j’adore quand ça fait kaboom). Et cette richesse de personnalisation constitue l’un des piliers du jeu. Chaque combinaison influe sur la progression, les statistiques et même la dynamique sociale du groupe.

L’académie sert aussi de point de ralliement. On y recrute de nouveaux élèves, on améliore ses compétences, on fabrique des objets et on interagit avec les professeurs ou camarades. Cette dimension « scolaire » donne une structure claire entre deux expéditions. Après une exploration difficile, on revient « en cours », on gère ses blessés, on rééquipe ses élèves, on consulte les missions disponibles… Une boucle de gameplay classique, mais efficace.

Cependant, tout n’est pas parfait. Si la variété des choix de création d’équipe impressionne au départ, le jeu n’explique pas toujours clairement les implications de chaque statistique ou affinité de classe. Certains joueurs risquent de se sentir perdus lors des premières heures, faute de tutoriel véritablement détaillé (genre moi). De plus, la répétition des allers-retours entre académie et donjon finit par peser sur le rythme, surtout dans les premières phases où les échecs sont fréquents.

Malgré cela, la vie étudiante possède un charme indéniable. On sent la progression de ses recrues, on s’attache à certains personnages, et la satisfaction de voir son équipe s’étoffer fait partie des meilleurs moments du jeu. Class of Heroes 3 Remaster parvient à recréer ce sentiment d’appartenance à une école d’aventuriers, entre rigueur académique et fierté de l’effort accompli.

Persona . – La seconde phase du jeu : le combat !

Plus j’écris cet article, et plus ce jeu me fait penser à Persona. En effet, si la vie à l’académie structure l’expérience, le cœur du jeu bat véritablement dans les donjons. Class of Heroes 3 Remaster reprend ici la formule classique du dungeon-crawler japonais. Une exploration en vue subjective, déplacements case par case, et affrontements au tour par tour. Une approche qui mise sur la préparation et la stratégie plutôt que sur les réflexes.

Chaque donjon fonctionne comme une épreuve académique grandeur nature. Les ennemis sont nombreux, parfois imprévisibles, et les combats peuvent vite tourner à la débâcle si l’on sous-estime la menace. La composition de l’équipe devient alors essentielle. Les positions avant/arrière déterminent les rôles, et la synergie entre les classes peut faire toute la différence entre la survie et le retour prématuré à l’école.

Le système de combat, bien qu’ancien dans son ossature, conserve une certaine intensité. Les sorts, les attaques spéciales et les capacités de soutien se combinent avec des effets de statut souvent décisifs. J’ai particulièrement apprécié la tension qui s’installe dès que les ressources s’épuisent. Faut-il pousser encore un peu plus loin dans le donjon, ou battre en retraite avant la catastrophe ? Ce genre de dilemme renforce la dimension stratégique et donne du poids à chaque décision.

Attention, vieux jeu !

Cependant, il faut reconnaître que la formule montre ses limites. L’interface, bien que plus fluide que dans la version d’origine, reste rigide. En effet, certains menus demandent encore plusieurs manipulations pour des actions simples, et la lisibilité en combat pourrait être améliorée. De même, la courbe de difficulté n’est pas toujours bien dosée. Les premiers étages peuvent sembler trop punitifs, là où la progression ultérieure devient paradoxalement plus fluide une fois l’équipe optimisée.

Le système de relations entre les membres du groupe apporte heureusement un souffle de modernité. En renforçant leurs liens, les personnages obtiennent des bonus de coopération ou des réactions spécifiques en combat. Détail bienvenu qui donne un peu de personnalité à ces étudiants souvent cantonnés à des archétypes.

En définitive, les affrontements de Class of Heroes 3 Remaster séduisent par leur profondeur tactique et leur exigence. Ils s’adressent à un public précis : celui qui aime réfléchir, planifier et s’investir dans chaque victoire. Celui des jeux de stratégie et du tour par tour. Le revers de la médaille, c’est une expérience parfois austère, qui demande de la patience et un certain goût pour les mécaniques rétro.

Ma conclusion

Class of Heroes 3 Remaster n’est pas un simple exercice de nostalgie : c’est une véritable capsule temporelle. En remettant au goût du jour un RPG d’un autre âge, les éditeurs livrent une expérience sincère, fidèle à ses racines, et sans concession pour les amateurs de dungeon-crawlers méthodiques.

Le titre impressionne par la richesse de sa personnalisation, son système de progression complexe et son cadre académique singulier, mélange de rigueur et de fantaisie. On ressent une vraie satisfaction à voir ses étudiants grandir, progresser, et triompher d’épreuves qui semblaient insurmontables quelques heures plus tôt. En ce sens, Class of Heroes 3 Remaster capture parfaitement l’esprit du genre : celui de la persévérance récompensée.

Mais la médaille a son revers. L’absence de véritables ajouts scénaristiques, les graphismes minimalistes et certaines lourdeurs d’interface rappellent que le jeu vient d’une autre époque. Les nouveaux venus risquent d’être désarçonnés par sa difficulté abrupte et son rythme lent, quand les vétérans, eux, y verront un retour bienvenu à une formule presque disparue.

En somme, Class of Heroes 3 Remaster n’est pas un remaster spectaculaire, mais il se suffit comme un hommage honnête et maîtrisé à un pan du RPG japonais que l’on croyait perdu. C’est un titre exigeant, attachant, parfois frustrant, mais profondément cohérent avec ce qu’il souhaite être. C’est un RPG scolaire où l’effort, l’apprentissage et la ténacité sont les véritables clés de la réussite.

Note finale : 7,5 / 10
Un remaster réservé aux élèves les plus studieux, mais une expérience gratifiante pour quiconque accepte de repasser les examens du vieux temps.

Alors, tenté par l’aventure de Class of Heroes ? Si oui, n’hésite pas à checker notre article sur Story of Seasons qui porte aussi sur un jeu sympa !

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