Une mystérieuse bande annonce…
Le 10 juillet 2024, à la fin du Nintendo Direct, un teaser d’une vingtaine de secondes suscita chez les spectateurs, principalement les fans d’horreur, un mélange d’interrogations et de hype.
On y voyait un homme, portant un sac en papier sur la tête, filmé comme dans un found footage, debout dans un fond lugubre, avant qu’un titre sibyllin n’apparaisse :« Emio ». S’en suis d’un avertissement stipulant que le jeu ne serait pas tout public.

Le fait que le jeu soit édité par Nintendo, firme plutôt réputée pour ses jeux familiaux, contribue d’autant plus à renforcer un flou autour de l’œuvre.
C’est une semaine plus tard, le 17 juillet 2024, que le mystère révéla sa solution : Emio, n’allait pas être une nouvelle licence, ni un jeu d’horreur stricto sensu, ni un ARG comme certains le supposaient, mais plutôt le troisième volet d’une série entamée en 1988.

Une licence ressuscitée !
Emio, l’homme au sourire, est donc le troisième opus de la très méconnue saga Famicom Detective Club, saga qui jusqu’en 2021, avec la sortie des remake des deux premiers opus sur Switch, n’avait jamais été adaptée en Occident.
Malheureusement, ces remakes n’avaient pas eu le droit à une traduction française, ce qui a empêché une partie des joueurs ne maîtrisant pas la langue de Shakespeare de tenter l’expérience.
Emio, lui ne souffre heureusement pas de ce petit défaut : le jeu est intégralement traduit en français.

Un visual novel passionnant
Nous suivons les aventures de deux détectives. Ayumi ainsi qu’un autre détective que vous pouvez nommer, mais pas créer (ce qui est un peu dommage, mais finalement peu grave) !
C’est à travers une lugubre enquête sur le meurtre d’un collégien étant étranglé et vêtu d’un sac à papier orné d’un sinistre sourire couvrant son visage, que nos protagonistes démarre leurs aventure.
Sa mort serait liée à la mort de trois adolescentes survenues dix-huit ans plus tôt dont le meurtrier n’a jamais été retrouvé… De plus, la méthode du tueur fait penser à celle d’Emio (contraction d’homme et de sourire en japonais), une terrifiante légende urbaine…

Je ne m’étendrais pas plus sur l’histoire, parce que, vous vous en doutez, l’histoire est le cœur du jeu. Mais sachez seulement que l’enquête est bien plus complexe qu’elle n’y parait et vous prendra aux tripes jusqu’au dénouement !
Le jeu est vraiment un visual novel dans son gameplay et ne propose aucune difficulté particulière, à l’exception d’un ou deux passages demandant un peu plus de réflexion. Nous sommes plus proches d’un Doki Doki Littérature Club que d’un Phœnix Wright par exemple.
Bien que le jeu soit dans une certaine continuité des deux premiers, il n’est pas nécessaire d’avoir fait les opus précédents pour jouer à Emio.
Par contre, et si la barrière de la langue ne vous pose pas de problèmes, Emio risque fort de vous donner envie de vous plonger dans les origines de la saga.
À cela trois raisons : une écriture parfaite, des personnages attachants et surtout une direction artistique magnifique !

En effet, c’est certainement le plus beau visual novel que j’ai vu ! Les personnages ne restent pas (toujours) statiques, la 2D est sublime, et propose régulièrement de jolies animations.
Sachez en plus que le jeu est doublé du début à la fin en japonais, ce qui contribue grandement à l’immersion.
Cependant, celui-ci ne plaira peut-être pas à tout le monde. Si, personnellement, j’ai été captivé du début à la fin, le jeu est quand même un peu long à démarrer. Long ne veut pas dire pénible, mais il pourrait néanmoins perdre les joueurs les plus impatients si ceux-ci n’entrent pas immédiatement dans l’histoire.
La durée du jeu m’a semblé cohérente avec une petite dizaine d’heures de gameplay, mais elle pourrait paraître courte du a son démarrage un peu lent.
Dernier point, je reviens sur le style même du jeu : le visual novel ne plaira pas forcément à tout le monde.
C’est un genre de jeu, sans réel « jeu ». Je veux dire par là, qu’on lit beaucoup et que nos actions sont extrêmement limitées (à quelques rares exceptions près). Si vous aimez lire un bon polar ou un binge watcher à la TV, en rajoutant un peu d’interactivité, ce sera parfait pour vous ! Dans le cas contraire, le jeu risque de vous passer à côté.
C’est, certes, du chipotage, mais il me semblait nécessaire de le préciser.


En conclusion
Mon avis sur le jeu est extrêmement positif, et m’a même poussé à tenter l’expérience des jeux précédents, faisant fi de la barrière de la langue (niveau correct en anglais exigé). Rien de trop compliqué, mais certaines subtilités risquent de vous passer à côté dans le cas contraire.
Le jeu se suit avec un plaisir exponentiel, puisque plus l’histoire avance, plus les enjeux s’accélèrent et augmentent en intensité.
Si vous voulez tenter une expérience principalement narrative, passionnante et à la durée correcte, je ne saurais trop vous conseiller Emio, l’homme au sourire, qui se révèle être un excellent thriller interactif !
Si vous aimez les enquêtes, les personnages haut en couleur et les bonnes intrigues, laissez vous tenter par The Great Ace Attorney, mystères et justice à l’époque victorienne, les aventures d’un avocat au XIXème siècle.

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Passionné par le cinéma et la culture pop en général, principalement le genre horrifique depuis que j’ai découvert Les dents de la mer et Les oiseaux, à mon plus jeune âge, je n’ai eu de cesse de m’y intéresser. Mes films préférés sont La nuit du chasseur et Les dents de la mer, Spielberg est pour moi le meilleur réalisateur vivant, et Bruno Dumont pas loin derrière, mais malgré mes goûts sombres, je ne crache pas non plus sur une comédie romantique ou un Disney. Ayant grandi principalement dans les années 80 et 90, j’ai également un grand attachement pour les animés et les films de cette période. Grand fan de littérature, de BD, Comics et Manga, je suis également féru de jeux vidéos ayant grandi avec la période 8 bits et ayant continué les jeux jusqu’à maintenant.