

Gene Bride (ジーンブライド, Jīn Buraido ) est une série de mangas japonais écrite et illustrée par Hitomi Takano. Sa publication a commencé dans le magazine Feel Young de Shodensha en juin 2021.
La série devrait terminer sa sérialisation le 16 octobre 2024. Ses chapitres ont été compilés en trois volumes tankōbon. La série est publiée en France par la maison d’édition Glénat.
« Ce manga qui commence comme une critique sociétale réussit à faire une culbute de 180° à la dernière page du volume 1, pour basculer vers la SF ! Un bel alliage qui donne un réalisme inattendu à un genre qui peine à sortir des stéréotypes. »
Glénat

Résumé
Pour Ichi Isahaya, 30 ans, être une femme est un combat. Harcelée dans la rue, méprisée pendant ses rendez-vous professionnels, elle se démène pour se faire une place dans le monde.
C’est dans ce contexte qu’elle tombe sur un homme au comportement inhabituel, Makuhito Masaki, un ancien camarade de classe, qui souhaite la remercier pour une histoire qui se serait passée quinze ans plus tôt.
Ichi se méfie, mais il se montre toujours respectueux et elle se met à l’apprécier malgré ses nombreux TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs). Ils développeront petit à petit une entraide qui les pousse à se rapprocher…
Mais ce rapprochement fait remonter chez Ichi de lointains souvenirs : la mystérieuse disparition d’une camarade de classe, d’étranges cérémonies qui avaient lieu dans son école… Et ce passé finira par la rattraper sous les traits d’un personnage totalement inattendu !


Interview de la mangaka

> Comme la plupart des femmes, Ichi est victime de sexisme ordinaire. Vous sentez-vous personnellement touchée par ses problèmes ?
Je me sens en effet concernée par ce problème. Toutes les représentations du sexisme que l’on retrouve dans mon travail sont inspirées de réels problèmes que moi ou mon entourage avons rencontrés dans la Société japonaise. Cet aspect n’a donc rien de fictif. Je dessine des personnes qui parviennent, d’une façon ou d’une autre, à survivre tout en étant quotidiennement confrontées à des situations désespérantes.
>> Votre précédent titre était prépublié dans un magazine seinen; aujourd’hui, vous êtes dans un magazine young josei. Est-ce un choix, une opportunité ?
C’était effectivement mon choix. En dessinant un manga sur le féminisme, j’avais la volonté de m’adresser aux femmes et de leur dire : « Nous avons le droit d’être en colère. » J’ai donc choisi la magazine Feel Young, qui jouit d’une grande popularité auprès des lectrices et qui propose une grande diversité de genres de manga.
De plus, il se trouve que ma responsable éditoriale a une fine connaissance du féminisme, donc je pense que ce choix de magazine est apparu comme une évidence.
>>> Gene Bride est également une histoire intrigante et pleine de mystère, mêlant observations sociétales et science-fiction. Qu’est-ce qui vous a attirée dans la SF ?
Je suis attirée par la science-fiction car elle nous permet certes d’aborder les avancées technologiques futuristes comme relevant de l’imaginaire, mais aussi parce qu’elle montre « le pire d’un futur dont nous ne voulons pas mais qui finira par se produire ».
J’aime la sensation d’être plongée dans l’histoire, lorsque la caméra se tourne soudainement vers nous et nous pousse à nous questionner. Cela fait froid dans le dos !
Avec Gene Bride, je souhaitais créer une œuvre qui permette aux lecteurs de profiter pleinement de l’histoire tout en pénétrant parfois plus profondément dans leur réalité.
Source : Glénat.


Mon avis

J’ai vu passer ce titre plusieurs fois sur les réseaux, et en voyant les avis, j’avais très envie de découvrir cette histoire à mon tour. Ce premier tome m’a complètement séduite et convaincue !
J’ai beaucoup aimé ce josei qui laisse son lecteur avec tant de questions. Non seulement, ce récit est plein de mystères, mais il est aussi véritablement captivant. Il s’y passe des événements troublants, qui nous poussent à vouloir continuer cette saga sans hésitation.
Ce que j’ai énormément apprécié dans ce manga, ce sont les thèmes qu’il aborde. On y parle notamment du sexisme auquel les femmes sont confrontées au quotidien. Par exemple, les remarques déplacées qu’elles peuvent recevoir. Au début, lorsque Ichi a son rendez-vous, le producteur ne cesse de la complimenter sur sa jupe.
Pire encore, il lui insinue qu’elle a probablement séduit beaucoup d’hommes grâce à sa beauté… et j’en passe. Sur ce point, le manga est criant de vérité. C’est d’une tristesse de voir qu’elle se sent obligée d’acheter une bague qu’elle appelle un « répulsif », pour se protéger.
Il y a aussi le personnage de Masaki, bourré de TOC. C’est quelqu’un qui déteste l’imprévu, qui a besoin de tout planifier dans sa vie et qui évite de toucher des choses qu’il trouve sales.
Il apprécie que chaque chose soit à sa place et se sent perturbé s’il ne retrouve pas ce qu’il cherche. J’ai beaucoup aimé voir un personnage comme lui dans cette histoire. Les TOC sont des choses très courantes dont on ne parle au final que très peu.
Donc, déjà rien que pour les thèmes abordés, j’adore ce manga. Mais l’histoire en elle-même m’a aussi beaucoup plu. J’adore le duo que forment Ichi et Masaki. Cela amène des situations vraiment drôles parfois, surtout grâce à Masaki, mais sans jamais se moquer de lui, bien au contraire.
Par exemple, quand Ichi découvre son rangement minutieux des tiroirs, et que Masaki réussit à lui prouver l’utilité de cet ordre. Ce genre de scènes m’a fait sourire. Masaki a toujours une explication carrément plausible ! J’adore vraiment les voir ensemble.
Par contre cette fin… Qu’est-ce que tout cela signifie ? Je me pose tant de questions, j’ai cruellement besoin de réponses. On ne s’attend absolument pas à ce que l’histoire bascule dans un tout autre genre littéraire à la fin de ce premier tome.
C’est tellement bien amené qu’on ne s’y attend pas du tout. Ce premier tome m’a vraiment beaucoup plu, et j’ai adoré cette lecture qui m’a fait passer un excellent moment. Les thèmes abordés, l’histoire, les personnages… tout est bien construit, ce qui rend ce manga très addictif.


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Créatrice de revue littéraire.
Bookovore experte.
Passionnée de lecture et de culture japonaise.
Auteure à mes heures perdues.