
Hinatsuba est un manga édité par la maison Petit à Petit. Il paraît en France en février 2025, dans la collection Kotodama.
Ce label propose des titres de docu-manga, dans lesquels on retrouve des références historiques et culturelles inclues dans des récits fictifs.
Hinatsuba est l’oeuvre de l’auteur japonais Koichi Masahara, et nous plonge dans la fin de l’époque Edo et de l’ère des samouraïs.

La place des femmes dans le Japon féodal
Dans cette histoire située à la fin de l’époque Edo (fin des années 1860), on découvre le destin de Suzu. Fille unique du maître du dôjô, elle excelle dans le maniement du sabre et surpasse ses collègues masculins.
Mais la jeune fille, âgée de 19 ans au début du récit, peine à trouver sa place dans une société où les femmes sont destinées à se marier et à fonder une famille. Son père, Kantake Shûzô, l’a élevée seul après le décès de son épouse, elle aussi une virtuose du sabre.
Désireuse de marcher sur les traces de sa défunte mère, Suzu fait de la pratique du sabre le point central de son existence, faisant fi des commérages à son propos. En effet, la jeune femme décide d’emprunter la voie du samouraï, au grand désespoir de son prétendant le plus acharné, l’instructeur Iba Shingo.
Pourtant, à de nombreuses reprises, elle va douter d’avoir fait le bon choix. Car, si sa mère a pu exceller dans son sabre et fonder une famille, alors pourquoi ne le pourrait-elle pas ? Suzu, en quête de son identité, se retrouve confrontée à ses propres sentiments, dont certains sont en contradiction avec son statut de femme.



Un tournant décisif dans l’histoire du Japon
Au début de chaque chapitre de cet ouvrage, on découvre un des évènements historiques venu jalonner la fin de l’époque féodale japonaise. On y retrouve en effet les mentions des dates et des acteurs majeurs qui nous plongent au cœur de l’histoire du pays.
Les personnages évoluent au fil d’un récit s’étirant sur une décennie, et les changements marquants de cette époque cruciale pour le Japon vont se répercuter sur leurs vies.
La fin de l’ère Edo marque en effet la fin du Shogunat et des samouraïs, au terme de plusieurs siècles de domination de ce régime. Les conflits armés entre les partisans de l’Empereur et les armées indépendantes fidèles au Shogun font rage pendant de nombreuses années, impliquant des changements majeurs dans la société japonaise.
C’est dans ce contexte que les officiers dépendants du shogunat, comme le maître du dôjô Kantake et tous ses élèves et instructeurs, se retrouvent sans statut et donc sans solde. Chacun va devoir se renouveler et trouver un nouveau sens à sa vie, dans une nouvelle ère politique et culturelle. En effet, cette période historique marque également l’ouverture du pays sur le reste du monde, le début de l’ère industrielle, et l’arrivée d’immigrés occidentaux.

Un vrai documentaire illustré
On retrouve à la fin du volume un reportage détaillé et richement illustré, nous apportant des clés de compréhension sur le contexte historique du manga. On en apprend ainsi davantage sur le statut politique des samouraïs et les évènements qui ont conduit à la fin du shogunat.
Des précisions sont également apportées au sujet de l’ouverture du pays sur le reste du monde. On évoque ainsi l’épisode des « bateaux noirs », des vaisseaux américains, un évènement qui va marquer un tournant majeur dans l’histoire du Japon.
Enfin, de nombreuses notes, estampes et photographies d’époque colorisées viennent illustrer les propos du journaliste Christian Marmonnier, auteur de cette partie documentaire. On retrouve également une sélection d’ouvrages et de films sur le sujet, ainsi qu’un petit lexique et une frise chronologique.



L’avis de la rédactrice
Un beau volume (près de 290 pages de manga et de documentaire) très agréable à lire et vraiment enrichi par le reportage de fin. Si l’histoire du Japon vous passionne autant que moi, je vous recommande vivement cette lecture !
Le dessin est original et dynamique, mais aussi très détaillé. Les décors et les tenues nous plongent dans l’Edo de l’époque, avec ses magnifiques bâtiments en bois, ses commerces et ses dôjôs.
J’ai vraiment apprécié suivre l’évolution des personnages au fil du temps, dans ce contexte politique et culturel. Le lecteur est réellement témoin, à travers le regard des protagonistes, des changements majeurs survenus à cette époque.
Si vous aimez le format docu-manga, découvrez Engineer, également de la collection Kotodama, et plongez dans l’histoire ferroviaire du Japon !
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Amoureuse des arts de toute nature, cinéphile aguerrie et junkie de séries, je dévore aussi tout ce qui se lit. Issue de la génération « Club Dorothée », je suis également passionnée par la culture japonaise sous toutes ses formes, amatrice de tatouages et fan de chats !