Lorsqu’un anime sort, il est commun pour ce dernier de ne jamais avoir de conclusion.
Manque de budget ou de succès, Hyouka est une exception dont les mystères se révèleront bientôt à vous.
Les origines de Hyouka
« Hyouka » (氷菓) est une comédie romantique et d’enquête originellement adaptée du light novel japonais de Honobu Yonezawa sorti le 31 Octobre 2001.
Il est le premier d’une série de 5 tomes nommée « Club de Littérature Classique ».
En 2012, la Kyoto Animation fait sensation en l’adaptant en anime, créant un engouement pour une potentielle suite. À la tête de la réalisation se trouve Yasuhiro Takemoto, notamment co-réalisateur de « La disparition de Haruhi Suzumiya » et réalisateur de « Miss Kobayashi’s Dragon Maid« durant la première saison et à titre posthume pour la seconde.
Finalement, afin de faire patienter la fanbase florissante de la série, un manga verra le jour.
Cette addition permettra non seulement un tout nouvel aperçu de l’univers en suspens mais également une grande avancée dans sa trame narrative.
Que raconte Hyouka?
L’histoire suit les aventures de Hōtarō Oreki, entamant sa vie de lycéen. Calme, « il ne fait que ce qu’il est obligé de faire, et ce qu’il doit faire, il le fait vite ». Son apathie lui sert de bouclier afin de se protéger du regard d’autrui, dissimulant par l’occasion sa capacité d’analyse impressionnante.
Là où certains rêvent d’une vie d’aventures, ce n’est pas le cas d’Oreki qui apprécie une vie bien rangée.
Celle-ci notamment bousculée à la demande de sa sœur qui souhaitait le voir reprendre son ancien club de littérature menacé de fermeture.
Au départ loin d’accepter l’idée de reprendre le club, Oreki se laissera convaincre par son ami Satoshi Fukube. Surnommé « Base de données » pour sa mémoire spectaculaire, il lui soufflera l’idée de reprendre le club pour sa salle calme.
Manipulateur, l’objectif de Satoshi était de faire sortir Oreki de sa zone de confort. En vérité, il était sur le point de rejoindre le club sans le dire à son ami.
C’est néanmoins en suivant ce conseil qu’Oreki se retrouvera malgré lui confronté à Eru Chitanda, toute nouvelle membre du groupe.
Celle-ci s’était retrouvée enfermée dans la pièce sans le savoir et était désormais curieuse de savoir comment cela était arrivé. Une attitude pétillante qui en contrepied de l’apathie d’Oreki, semblait pourtant le forcer à rester.
Plus tard rejoints par Mayaka Ibara, amie d’enfance d’Oreki et Satoshi, la mangaka débordée utilisera ses connaissances littéraires afin de se démarquer.
Jeune femme amoureuse de Satoshi, elle a dû faire face à son indifference envers ses sentiments malgré leur proximité relationnelle.
Soumis à des mystères du quotidien, ils utiliseront leurs spécificités afin de les résoudre tout en affrontant des problèmes personnels. Chaque mystère résolu développe ainsi leurs relations et met peu à peu en évidence les mystères personnels de chacun d’entre eux.
Un drame qui a secoué le japon
Alors que la Kyoto Animation semblait projeter une potentielle suite à Hyouka, et était en train de travailler sur « Miss Kobayashi’s dragon maid », un drame secouera le japon.
En effet, le studio avait déjà reçu des menaces de mort sans réellement se douter qu’un Samedi 18 Juillet de 2019, se produirait la plus grande tuerie de masse du Japon depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Shinji Aoba, le coupable de l’incendie criminel causera 36 morts et 34 blessés. Cet évènement traumatisera par la même occasion un pays qui se remettait de plusieurs horreurs.
Le motif du crime, la conviction que le studio puisse avoir copié ses idées, déclaration sans fondement. Pour ce crime, l’homme de 45 ans condamné à mort avait plaidé coupable.
Décédées durant l’incendie se trouvent beaucoup de personnes talentueuses ayant entre autre travaillés sur Hyouka, mais également « Free! », « Full metal panic! », « Silent voice », « Nichijou » et même le célèbre « Akira » de 1988.
Parmi tout ces grands talents se trouvaient également de nombreux talents florissants, des jeunes personnes ayant rejoint le studio les valises pleines de rêves.
Cet événement est un rappel que derrière chaque œuvre se cache une histoire, qui dans le cas présent n‘est que qualifiable de tragédie.
Conséquences
Cet évènement aura des conséquences sur Hyouka, qui dès la sortie de la première saison se devait d’avoir une suite. En effet, l’anime était un médium parfait pour que l’enquête puisse prendre un rythme calme à l’image de l’histoire.
De ce fait, la première saison, unique à ce jour, ne présente pas assez d’informations sur le développement des personnages. Sans le contexte, l’anime retransmet une platitude qui peut ne pas en donner une bonne impression.
Quant au manga, il donne un aperçu de ce qu’aurait pu développer l’anime mais reste pénalisé par le format papier.
Ce dernier donne l’impression que l’histoire passe à toute allure, ce qui est à l’opposé de ce que faisait l’anime. L’impression d’enquête du quotidien sur des mystères normaux s’estompe à l’avantage de l’histoire globale.
A qui Konseiller?
Pour autant, Hyouka reste une œuvre qui parvient admirablement à faire comprendre la psychologie de ses personnages. De plus, confrontés à des problèmes du quotidien, ils sont alors très identifiables.
Chaque pensée des personnages donne une vision d’ensemble de leur psychologie et analyse.
Au delà de ça, l’œuvre parvient à normaliser des personnages psychologiquement très différents entre eux. L’histoire se passe dans un monde réaliste, ce qui contraste avec le Slice of Life habituel et les classiques Shonens.
En somme, il s’agit d’une œuvre rafraichissante.
Visuellement, autant anime que manga, les deux œuvres sont magnifiques et l’anime notamment est un chef d’œuvre d’animation. Il mériterait, rien que pour ces scènes, une chance de la part des plus sceptiques.
Que ce soit l’anime ou le manga, je vous les conseille si vous souhaitez changer d’air en ce qui concerne la culture japonaise. Vous aimez les enquêtes et romans policiers, mais vous aimeriez un ton calme et positif, loin des backgrounds torturés des Seinens?
Dans ce cas, l’anime est pour vous!
Si vous appréciez un développement de personnages croissant et une histoire qui donne envie de continuer à lire durant des heures sans s’arrêter, alors vous frappez sans doute à la bonne porte! (Attention cependant car le manga n’est jamais sorti en France et n’a donc pas de VF officielle)
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