Islander : fuite haletante dans une dystopie terriblement réaliste

Islander : fuite haletante dans une dystopie terriblement réaliste

Islander est une série de bande-dessinée en trois volumes, dont le premier est paru aux éditions Glénat en janvier 2025.

Dans un futur dystopique effroyablement réaliste, l’Europe est ravagée par des catastrophes sans précédent.

Des milliers de migrants amassés sur le port du Havre espèrent fuir vers l’Ecosse, dernière terre d’accueil pour les réfugiés. Ce premier album entame le parcours de Liam, un jeune homme qui n’a plus rien et qui est prêt à tout pour fuir cet enfer.

Après le succès de Sangoma, paru en 2021, Islander est le fruit d’une nouvelle collaboration prometteuse entre Caryl Férey et Corentin Rouge.

Dès les premières planches, on est plongé dans le décor anxiogène d’un camp de transit situé sur le port du Havre. La tension est palpable et les réfugiés sont parqués par des milices armées. Seuls ceux qui possèdent un passeport peuvent espérer embarquer sur un des rares bateaux qui s’aventurent encore à quai.

C’est ainsi que Livia et sa sœur Francesca, accompagnées par le Professeur Zizek, attendent fébrilement leur tour. Mais l’arrivée d’un navire crée un mouvement de foule, et Francesca se fait alors voler son passeport dans la cohue. Sommé d’embarquer par les milices, et le passeur qu’il a grassement payé, Zizek quitte alors le port avec Livia. Francesca reste seule à quai, désespérée.

Pendant ce temps, Liam, après avoir forcé un grillage, est poursuivi par des hommes armés et leurs chiens. Il se précipite sur le quai au moment de l’embarquement et se fraye un chemin à travers la foule. Il vole ensuite un passeport au passage, et accède au bateau. Mais lorsqu’il jette brièvement un coup d’œil par-dessus son épaule, il croise le regard de Francesca. Il ne se doute alors pas que cette image reviendra le hanter.

Plus tard, après avoir survécu à une mutinerie sur le chalutier qui les transportait, Liam découvre le projet du professeur Zizek de se rendre en Islande. L’éminent chercheur pourrait en effet bien être le seul à pouvoir sauver l’humanité, grâce au mystérieux projet « Islander ».

La suite de ce périple se poursuit donc à travers les paysages glacés et désertiques de l’île nordique. Sur place, une politique sécessioniste oppose violemment le Nord et le Sud du pays, et les réfugiés, toujours plus nombreux à débarquer, sont traqués comme du gibier.

Pour survivre, Livia, Zizek et Liam vont affronter des situations qu’ils auraient préféré ne jamais vivre.

Entre crises économiques et constats écologiques alarmants, le récit de Islander est ancré dans l’actualité. On est plongé de plein fouet dans un futur alternatif terriblement réaliste, où de multiples catastrophes poussent les gens à l’exode.

En suivant le parcours de Liam et des autres, les émotions ressenties sont palpables. En effet l’angoisse, la peur et le désespoir sont autant de sentiments que l’on peut facilement attribuer à des personnes en fuite avec un statut de réfugiés.

Dans cette époque où les politiques migratoires se durcissent partout, et où le monde semble plonger dans le chaos, Islander nous rappelle que chacun est concerné par l’état actuel de notre planète, et que l’union reste notre meilleure option pour tenter de limiter la casse.

Ce premier album marque le début d’une aventure explosive et haletante. Le scénario est en place rapidement et on passe d’une action à l’autre à un rythme effréné. J’ai eu moi-même l’impression d’être au cœur de la poursuite au fil des pages !

Les personnages et le récit sont très réalistes, le dessin est magnifique. Vous l’aurez compris, si vous aimez les récits d’anticipation et le trait de BD affirmé, Islander est fait pour vous !

Pour une lecture basée sur des faits réels et d’actualité sensibles, je vous recommande Terorisuto !

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