La Marchande d’esprits : une quête sanglante à l’humour décalé

La Marchande d’esprits : une quête sanglante à l’humour décalé

La Marchande d’esprits est une série de manga en 7 tomes, de l’auteur Jun Shiraishi. Publiée au Japon en 2018, elle est éditée en France aux éditions Shiba en avril 2025.

La saga nous raconte l’histoire de Ringomaru, une jeune fille immortelle. Elle part à la recherche du corps de son maître, à travers les siècles, assassiné puis découpé en plusieurs morceaux.

Avis aux amateurs d’humour noir et d’effusions d’hémoglobine, c’est un régal !

Yukinojô et Yatsufusa sont amis depuis toujours, et ils sont immortels. Traversant tous les deux les siècles, ils occupent leur temps en faisant du commerce de môryô (des esprits). Ils créent en effet des remèdes avec ces créatures dans l’optique de les revendre. Ces produits rares peuvent guérir des maladies et aider pour des exorcismes ou d’autres pratiques occultes.

Mais un jour, Yukinojô va trop loin et crée de toutes pièces un môryô de forme humaine. Yatsufusa, qui a toujours cru son ami fou, est horrifié par cette création, et par la dérive sans limite engendrée par l’œuvre de Yukinojô. Il va alors prendre la décision d’assassiner son seul ami, par amour, afin de ne pas le laisser sombrer dans la folie pour l’éternité.

Seulement, Yukinojô est immortel. Yatsufusa va donc disperser les morceaux de son corps partout à travers le pays pour l’empêcher de nuire. Bien qu’il soit toujours en vie, privé de toute substance, Yukinojô est condamné à rester dans cet état pour l’éternité.

C’est sans compter sur sa dernière création, à qui il a donné un de ses yeux et qui, dès son réveil, va se mettre en quête du corps de son maître. Ici commence alors l’histoire de Ringomaru…

Ayant repris le commerce de môryô, Ringomaru part en quête des morceaux de son maître Yukinojô. Ce dernier doit, en attendant, se contenter de vivre dans une jarre où chaque partie est collectée et que sa jeune disciple transporte partout avec elle. Cela donne lieu à des situations aussi drôles que rocambolesques. Car, après tout, il s’agit d’une jarre qui parle, et qui n’a pas la langue dans sa poche !

Au cours de son périple à travers les siècles, Ringomaru nous entraîne dans l’histoire du Japon, de l’époque Edo à l’ère Meiji et de son évolution. Elle fait également la rencontre d’individus singuliers, comme un détective privé qu’elle embauchera pour l’aider à trouver des pistes, ou encore un moine bouddhiste envers qui elle aura une dette, après avoir détruit son monastère pour récupérer un membre de son maître.

En effet, malgré une douce apparence juvénile, Ringomaru est une vraie machine à tuer, immortelle et dotée d’une force herculéenne. Elle manie également très bien les armes de tous genres, notamment une gigantesque scie avec laquelle elle massacre tous ceux qui lui barrent la route. Pourtant, lorsqu’elle croise la route de Yatsufusa en personne, tout se complique…

J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir La Marchande d’esprits, qui démarre sur les chapeaux de roues ! On ne s’ennuie pas une seconde, le scénario est original et les personnages drôles et attachants. La relation de Ringomaru avec son maître est très touchante, car elle dévoue son existence à quelqu’un qu’elle n’a jamais rencontré.

Le dessin est très joli, même dans des scènes de combat sanguinolentes ! Il y a aussi beaucoup d’humour dans le récit, bien que le propos de fond soit assez dramatique.

Cette série ravira les amateurs du genre, à qui je recommande vivement de la lire sans plus tarder !

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