
« On a mangé la mer » – Présentation

Auteur : Maxime de Lisle
Dessins et couleur : Olivier Martin
Éditeur : Futuropolis
Thème : Documentaire
Parution : 19/02/2025
Langue : Française
Prix : 22€ (15,99€ en ligne)
En France, les mers qui bordent nos côtes ont été vidées de 80% de leurs poissons de fond. On les a mangés. D’un appétit vorace et aveugle. Par des décennies de politique de surpêche, de consommateurs mal informés demandant plus de poissons à des prix moindre, et d’industriels courant derrière la croissance. C’est une histoire qui nous concerne tous, où la responsabilité de chacun est engagée. Les pêcheurs n’en sont que le bras armé, ils n’agissent que comme exécutants des attentes de la société.
Futuropolis
On a mangé la mer est une plongée dans le système qui tue, chaque année, des centaines de milliers de tonnes de poissons en France.
Réalisée par Maxime de Lisle, président de l’ONG Seastemik et coordinateur de l’International Panel for Ocean Sustainability et sous le pinceau d’Olivier Martin, cette bande dessinée documentaire explore la complexité de la crise de la pêche, et montre comment la responsabilité partagée de la surconsommation de poissons, des pratiques non durables et des politiques publiques menacent l’océan, tout en soulignant l’espoir de préserver notre patrimoine marin.
Activistes, capitaines de navires ou d’industrie, personnalités comme Isabelle Autissier : ce livre apporte un regard neuf sur le contenu de nos assiettes et notre façon de consommer.

– Un récit documentaire engagé –

Dans On a mangé la mer, Maxime de Lisle nous propose de parcourir le monde maritime à travers les yeux d’un personnage original pour le moins original : un goéland.
Celui-ci nous transporte dans un voyage vers les côtes françaises et leur histoire. Le récit est parsemé de faits réels, d’explications scientifiques et de personnalités publiques.
L’auteur nous permet de nous immerger dans la BD, comme dans un véritable film documentaire.
On peut alors parcourir l’espace marin, découvrir son écosystème mais aussi les acteurs humains impliqués dans cet environnement.
Y sont donc présentées des personnes actives dans la protection des océans et de ses habitants (ONG, politiques), mais aussi les différentes activités commerciales qui en dépendent et qui impactent inexorablement ce territoire invisible.
Le secteur de la pêche y est ainsi expliqué, depuis le pêcheur et les différents bateaux qui existent jusqu’aux consommateurs, en passant par les usines. La terre et la mer sont donc intimement liées et interdépendantes : un changement même infime de l’un des deux entraînera des conséquences sur l’autre, et inversement.

Les divers avis et visions présentés permettent d’avoir une image plutôt globale de la situation actuelle. L’auteur met ainsi en avant la notion d’urgence à agir rapidement afin de réparer les conséquences de nos propres actes, ainsi que plusieurs solutions possibles.
Les chapitres sont présentés de la façon suivante : description de la biodiversité impactée, conséquences des agissements humains, présentations des personnes impliquées et les solutions envisagées et/ou déjà mises en place.

– La vie en couleurs pastel –

Je pense qu’il est nécessaire de faire une partie consacrée à l’œuvre du dessinateur. Olivier Martin nous fait littéralement plonger dans cette BD à travers l’utilisation de la peinture aquarelle.
Le choix de l’aquarelle apporte de la douceur aux scènes parfois difficiles. Le réalisme et dramatisme des traits de crayon sont atténués par les couleurs pastel, essentiellement bleues.
La poésie des dessins de l’artiste permet de s’imprégner pleinement de la beauté du monde marin et de ses créatures.

– Ce que j’en retiens –
Cette BD est autant un plaisir à lire qu’un apport de connaissances essentielles. J’ai ainsi pu apprendre énormément de choses sur cet environnement qui paraît si éloigné mais si proche à la fois. Un exemple d’activité humaine ayant des conséquences : les barrages, responsables du traitement des eaux douces, impactent les océans, sensibles aux moindres changements. Cette expérience permet de mettre en avant l’interaction vitale entre terre et mer.
Mais j’ai aussi pu découvrir des nouvelles positives et/ou surprenantes ! En effet, certaines espèces s’adaptent et profitent même de certains changements dus au réchauffement climatique ; comme le poulpe qui prend ses quartiers actuellement sur les côtes françaises !
Autre bonne nouvelle et pas des moindres : les baleines à bosses sont de retour sur les côtes des îles françaises ! Et ça, grâce à une décision collective internationale d’interdire la chasse à la baleine respectée par une majorité de pays qui la pratiquaient.

Finalement, cette œuvre amène le lecteur à se poser des questions parfois moins évidentes en apportant également des informations essentielles. Elle analyse les différentes sphères de vie impliquées : philosophique, politique, écologique, économique, sociale.
Alors que nous réserve l’avenir ? Comme toujours, nous avons des cartes à jouer dans notre propre destin et celui du monde qui nous entoure, et quelques pistes sont évoquées par des acteurs qui y contribuent déjà.
Malgré l’aspect globalement alarmant, le dernier chapitre résume la pensée des personnages présentés dans cette œuvre. Cette BD se conclut donc sur une note optimiste réaliste, proposant des solutions accessibles à tous et mettant en lumière celles déjà entreprises par d’autres.

– Mon avis –

Pour commencer, J’ADORE les dessins. Ces derniers sont tout simplement incroyables, les couleurs pastel sont pour moi un choix judicieux pour adoucir les éléments évoqués. Cela permet ainsi de faire ressortir la beauté de notre monde, marin et terrestre.
On peut également y retrouver des scènes émouvantes qui m’ont personnellement touché. Avec des scènes parfois dures et cruelles, mais aussi douces et réalistes, cette BD est un mélange subtil. Elle propose ainsi une représentation de la réalité telle qu’elle est, à travers des couleurs apaisantes malgré les sujets sérieux abordés.
Cette BD m’a appris tellement d’informations nécessaires sur le lien entre le monde marin et terrestre, et l’importance d’une cohabitation équilibrée. J’ai également découvert des situations touchantes. Comme celle des pêcheurs confrontés à l’évolution rapide de la pêche industrielle, qui vivent le danger de leur métier et des stress mentaux importants.
Cette œuvre m’a sincèrement émue à plusieurs étapes de ma lecture, notamment grâce à la parole du Goéland. Ce personnage nous permet de nous identifier à des animaux comme les poissons, qu’on a longtemps cru « bêtes » voire insensibles à la douleur.
J’étais d’abord un peu inquiète durant les premières pages. Beaucoup d’œuvres documentaires focalisent sur l’aspect alarmiste de la situation pour ne laisser qu’angoisse et culpabilité à la fin. Mais ce n’est pas le cas ici, pour mon plus grand plaisir !
Et pour finir, la dernière phrase qui m’a littéralement donné des frissons :
« Vous autres bipèdes, faites partie du vivant. Alors, si vous ne savez pas voler […] Levez-vous. »
On a mangé la mer – Maxime de Lisle
Bref, si vous avez aimé cette œuvre écologique, je vous konseil Retour à Tomioka !
On a mangé la mer – une BD écologique
« On a mangé la mer » – Présentation Auteur : Maxime de Lisle Dessins et couleur…
Le chant de la femme parfaite : entre SF et romance
Présentation Titre original : Le chant de la femme parfaite Scénariste : Makyo Illustrateur :…
Downlands – Quand Twin Peaks rencontre le folklore local
Miles Davis et la quête du son : un superbe biopic sur le roi du jazz
Le temps des pivoines, quand la flamme ne cesse de brillée
Présentation Titre : Le temps des pivoines Dessinateur : Maxime Belloche Édition VF : Glenat BD Scénariste : Aucha…
Elias Ferguson – Tome 3 : La fin d’une trilogie
Présentation Titre original : Elias Ferguson – Tome 3 : Et l’eau devint rouge Scénariste…

Fan inconditionnelle de Miyazaki et de ses œuvres, mon plus grand rêve serait de vivre dans le château dans le ciel