Poppoya : les contes d'un vieille homme extraordinaire

Résumé

On va découvrir Otomatsu qui est le chef de la gare de Horomai, un petit village enneigé en cette période hivernale. Cette ancienne gare n’est plus assez rentable et va fermer dans 3 mois. Jusque là, Oto compte bien continuer son travail, même pour un train vide de tout passager.

Depuis que sa femme est morte il y a 2 ans, il n’a plus grand chose à part son travail. Il s’y donne corps et âme et s’apprête à passer son dernier réveillon avec son meilleur ami Sen.

Fiche technique

Scénariste : Jiro Asada

Dessinateur : Takumi Nagayasu

Type : Seinen

Genre : Tranche de vie

Editeur : Mangetsu

Nb tome VF : 1 (terminé)

Age conseillé : 14 et +

Otomatsu

Otomatsu, le chef de gare de la vieille station ferroviaire de Horomai, est aux portes de la retraite. Alors, Il cessera ses fonctions en même temps que la gare arrêtera ses activités, car celle-ci n’est pas rentable.

Dans cette nouvelle qu’est Poppoya, Jiro Asada nous dépeint Otomatsu comme un homme qui a voué sa vie entière pour son métier de cheminot.

Pour lui , être cheminot, c’est préférer faire siffler la locomotive quoiqu’il arrive plutôt que de laisser couler ses larmes. C’est pourquoi, quand sa femme rentre avec le corps tout froid de sa fille, Otomatsu garde son drapeau à la main alors que cette dernière a fermé les yeux pour toujours.

Lors du décès de sa femme, il attend la fin de journée pour allez au chevet de sa femme. Il privilégie son boulot et son dévouement à son métier, et il dit qu’il ne peut pas y déroger car c’est SON travail.

Très apprécié par les habitants du village grâce à l’attachement qu’il a dans son rôle de chef de gare, il a aussi un fidèle ami en la personne de Sen.

De quoi ça parle

La neige tombe abondamment et il fait extrêmement froid. Oto attend la vieille automotrice Kiha 12 sur le quai, la lanterne à bout de bras avec à bord son vieil ami Sen.

Alors que ce dernier reste avec lui pour passer le réveillon, ils en profitent pour se remémorer le passé. Ils parlent des bons moments mais aussi des douloureux souvenirs. Sen et son fils sont très présents pour le maintien de poste d’Oto sans que ce dernier ne le sache vraiment.

Durant la nuit, une jeune fille vient récupérer une poupée oubliée au cours de la journée par sa petite sœur. En l’accompagnant, les souvenirs ressurgissent. Elle oublie de nouveau la poupée et c’est à la grande sœur de venir. Oto se sent à l’aise et se confie sur sa vie, son métier mais aussi ses regrets.

A travers les discussions avec ces filles venues récupérer cette poupée, la confusion et les sentiments envahiront Oto. Cependant, cette nuit est pour lui celle des larmes, de la joie mais aussi de l’apaisement.

Ce que j’en pense

Tout d’abord, je vais parler de cette édition, parue pour fêter le 70ème anniversaire et les 55 ans de carrière du dessinateur Takumi Nagayasu. Les dessins sont d’une incroyable finesse. Les expressions d’Oto qui jouent un rôle essentiel dans cette nouvelle sont parfaitement retranscrites.

Les arrières plans nous permettent de nous plonger dans cette période hivernale. Les premières pages en couleur nous immergent dans l’ambiance. Sans parler de la qualité du papier qui est au top.

Cette nouvelle qu’est Poppoya de Jiro Asada est une réussite et ne peut pas laisser insensible. La façon dont va réagir Oto devant les deux drames qui vont le toucher personnellement va peut être exaspérer une partie des lecteurs.

Le fait que sa priorité est d’assurer un bon service peut paraître incompréhensible. Voir la détresse de sa femme avec la dépouille de sa fille dans les bras et lui qui ne déroge pas à son travail. Dur de ne pas lui en vouloir !!

Cependant, on voit bien au fil de la lecture qu’Oto intériorise tout ça. Le chagrin lui pèse sans réellement réussir à l’exprimer. Les sentiments sont décrits avec la pudeur nipponne comme on l’imagine. Mais la solitude est hélas pour lui bien présente et les regrets aussi.

Pour moi cette nouvelle est une réussite totale. Il n’y a pas spécialement d’action, tout est fait de façon délicate comme la neige qui vient se poser au sol en cette période hivernale. Par conséquent, les éléments arrivent au fur et à mesure pour que le scénario défile lentement sans jamais lasser le lecteur.

C’est un régal, il est bien évident que j’adore cette nouvelle. Bon, on ne va pas se cacher que c’est triste. On ne lit pas cet œuvre pour rire mais je ne suis pas surpris si des larmes coulent chez certains. J’adore tout simplement !!