Rosetta : une symphonie haute en couleurs

Rosetta : une symphonie haute en couleurs

Avec Rosetta, la jeune autrice taïwanaise Eli Lin propose une œuvre singulière et audacieuse.

Publiée aux éditions Mahō le 24 mai 2025, cette série compte deux tomes :

  • Tome 1 : La Soliste du temps
  • Tome 2 : Un festin de cendres

Pour la sortie simultanée des deux tomes, la maison d’édition a aussi proposé un coffret collector de toute beauté ! À l’intérieur, les deux volumes de la série, un shikishi exclusif dédicacé par l’autrice, 4 ex-libris et une planche de stickers holographiques ! De quoi séduire les fans !

On dit que les vieux objets renferment des souvenirs inoubliables.

Dans les ruelles pittoresques de la ville de Tainan se cache une mystérieuse antiquaire, Rosetta. Elle aurait le don de plonger dans la vie antérieure des antiquités qu’on lui confie.

Entre émotions indélébiles et réminiscences, les âmes de ces reliques du passé continuent d’imprégner le présent…

Mahō

Rosetta possède une boutique d’antiquités au cœur d’une ruelle de Tainan. Mais la jeune femme n’est pas une simple antiquaire… Elle a le don de lire l’histoire des objets qu’elle touche. Accompagnée de son amie aveugle, elle nous livre une suite de récits tantôt mélancoliques, tantôt poignants, mais toujours mystérieux et intrigants.

Le premier tome est très fragmenté et s’apparente à un recueil de petites histoires. Des récits qui sont peut-être courts, mais marquants. À l’inverse, le second volume a une approche plus construite et déroule le personnage de Fang Meiling et la tragédie qui l’entoure.

Ce changement de rythme est le bienvenu et offre un fil conducteur appréciable !

L’esthétique visuelle de Rosetta est complètement hors norme ! Eli Lin fusionne les méthodes de dessin, ce qui produit un effet déroutant et pourtant parfaitement maîtrisé. Entre pages en noir et blanc, explosions de couleurs vives ou simples touches pastels et jeux d’ombres et de lumières, ces choix stylistiques renforcent le caractère expérientiel de la lecture. Chaque page, chaque histoire est une scène à part entière où le dessin met en avant un détail ou une émotion.

Rosetta, c’est une œuvre choc. Elle séduit autant qu’elle déroute. Cette bande dessinée expérimentale joue sur la narration non linéaire parfois floue pour laisser une grande place à l’interprétation de chacun. Chaque lecteur est ainsi libre de comprendre et de retenir ce qu’il veut de chaque histoire.

La dessinatrice de génie n’hésite pas d’ailleurs à brouiller la frontière entre réel et rêve. Cela crée une douce atmosphère poétique qui ne laisse pas de marbre et continue longtemps d’interroger, même après avoir refermer le livre.

Ma lecture de Rosetta m’a profondément chamboulée. Loin d’être un simple divertissement, cette BD est une expérience narrative et visuelle hors norme.

Eli Lin nous propose une veine artistique rare qui m’a un peu fait penser à Jojo’s Bizarre Adventure.

En bref, une œuvre magnifique et sensible qui explore la mémoire et les émotions liées aux objets.

Pour découvrir une œuvre dans un style un peu fou, laissez-vous tenter par Inexistents, un manga percutant et profondément vrai !

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