Sorcières 2 : suite et fin des contes occultes

Sorcières 2 : suite et fin des contes occultes

Le dernier volume du diptyque de Daisuke Igarashi consacré aux sorcières est une magnifique conclusion à cet arc occulte.

On retrouve ici deux derniers contes, aux origines et aux lignes temporelles différentes. Le trait de l’auteur vient sublimer ces deux histoires avec autant de finesse et de détails que dans le premier opus.

Sorcières 2 nous livre de nouvelles facettes de la femme érudite la plus redoutée de la littérature.

Le premier conte s’intitule « Petra Genitalix ». Dans cette histoire, deux mondes différents se confrontent lors d’un évènement qui met en péril la planète entière. On retrouve, d’un côté, une équipe d’astronautes en orbite autour de la Terre qui doit faire face à un incident majeur. En effet, lors d’une sortie hors de la navette, une pluie de débris spatiaux blesse gravement l’un des officiers.

L’homme et son équipe sont rapidement rapatriés sur Terre. Tous ignorent encore que le blessé porte en lui une pierre d’une puissance ravageuse qui détruit et transforme toute matière, organique ou non, en autre chose…

Parallèlement, on découvre l’histoire de Mila, la « grande sorcière » et d’Alicia, sa jeune protégée. Toutes deux vivent dans les montagnes, quelque part à l’est de l’Europe. Durant plusieurs mois, elles vont observer des signes annonciateurs d’une grande catastrophe. En effet, que ce soit dans le comportement des animaux, le cours des saisons ou les étranges symboles apparus dans certains morceaux de bois, Mila interprète avec justesse l’avènement sur Terre d’un pouvoir immense et terrifiant, celui de « Petra Genitalix ».

Lorsque la situation devient incontrôlable et la menace trop importante, le Vatican convoque Mila de manière confidentielle afin qu’elle apporte son expertise sur la question. Bien qu’elle soit l’objet des moqueries et des insultes de ceux qui la sollicitent, la « grande sorcière » semble être la seule à pouvoir sauver la Terre.

Dans ce dernier conte, l’auteur nous raconte l’histoire de Hinata, une adolescente japonaise. La jeune fille, d’apparence impulsive, est rongée par des pensées dépressives et suicidaires. Un jour, alors qu’elle sèche les cours au lycée, Hinata vole de l’argent réservé à une sortie scolaire et entraîne son petit ami Yûji pour un voyage en ferry à travers les îles japonaises.

Lors de la traversée, la lycéenne rencontre Chitaru, une jeune femme étonnante et exaltée. Celle-ci remarque tout de suite la détresse de Hinata et le vide qui l’habite. Elle va alors apprendre à l’adolescente à percevoir « le chant du monde », le rythme enivrant de l’océan et du vent, à l’unisson des émotions et du cœur de ceux qui l’écoutent.

Ivre de vie pour la première fois, Hinata en veut plus. Sur les conseils de Chitaru, elle se rend sur une mystérieuse île isolée et va faire une expérience de « renaissance » spectaculaire. Elle ignorera cependant une recommandation majeure de Chitaru, ce qui aura de funestes conséquences.

Une courte nouvelle vient clôturer l’ouvrage, dans laquelle on suit une petite fille à la recherche de son chat disparu quelques jours plus tôt.

L’enfant traverse l’île sur laquelle elle vit pour se rendre sur une mystérieuse plage, dont on dit que tout ce qui est perdu y réapparaît un jour, rejeté par la marée. On découvre effectivement une plage jonchée de détritus de toutes sortes, venant de partout et déposés par les vagues.

Dans cette décharge à ciel ouvert, la petite fille croise une vieille femme étrange qui semble se nourrir de tout ce qu’elle trouve sur la rive. La curieuse créature va signaler à l’enfant que son chat n’est pas arrivé jusqu’à cet endroit et lui conseille de rentrer chez elle afin de l’y attendre.

Le soir même, le chat revient et lorsque la petite fille évoque à sa grand-mère cette mystérieuse plage, celle-ci lui révèle que cet endroit est appelé « l’au-delà ».

Un nouveau coup de cœur pour ce superbe second volume. Le récit est toujours captivant et on y trouve de nouvelles références culturelles en rapport avec le mythe de la sorcière. L’auteur nous fait effectivement voyager depuis l’espace, puis à travers l’Europe et le Japon.

Le dessin est époustouflant de détails, de finesse et met magnifiquement en valeur les histoires racontées. L’immersion visuelle est totale et enivrante, on se sent littéralement absorbé par chaque page.

Je me suis à nouveau régalée avec cette lecture, que je conseille aux amateurs du genre !

Poursuivez l’immersion graphique avec Les enfants de la mer, du même auteur, et plongez dans un univers marin onirique !

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