Attention !
Cette œuvre aborde des sujets pouvant heurter la sensibilité de certains lecteurs, comme le viol ou le suicide.
Au bout du chemin est un manga écrit par l’autrice Momoyama Hato. Le premier tome est sortie le 10 septembre 2025 en France.
Vous pouvez le retrouver aux éditions Delcourt/Tonkam dans leur collection Moonlight Manga, spécialisée dans les titres mélancoliques.
C’est la première série de l’autrice, qui s’est conclue au Japon en 2024 avec trois tomes.
Comment aller de l’avant lorsque la culpabilité est un poids trop lourd à supporter ?
Après sept ans de peine pour avoir tué l’homme qui a poussé sa petite sœur Yuri au suicide, Kazuma Waku sort de prison. Malgré les années, il est toujours hanté par le meurtre qu’il a commis… Rongé par la culpabilité, il est résolu à expier son crime en se donnant la mort. Mais, en se rendant sur la tombe de sa petite sœur, il rencontre une jeune fille qui lui semble familière…
Delcourt/Tonkam
Brève présentation des personnages
Un meurtrier mérite-t-il de vivre ?
Le sentiment de culpabilité est le sujet principal d’Au bout du chemin. En effet, notre protagoniste en ressent à plusieurs égards suite au meurtre du violeur de sa sœur.
Tout d’abord, il s’en veut de ne pas avoir réussi à protéger sa sœur : Yuri. Cette dernière s’étant suicidée suite à un viol ayant eu lieu un soir où il n’est pas venu la chercher après les cours : il se sent responsable. Maintenant qu’il a expié sa peine, il veut donc se donner la mort afin de la rejoindre.
De plus, il souffre du fait que sa mère se retrouve associée à lui. Outre la pression sociale et les ragots qu’elle doit subir au quotidien, cette dernière ressent elle aussi de la culpabilité. Elle se considère comme une mère indigne pour ne pas avoir pu protéger ses deux enfants. Kazuma se voit alors comme un poids pour sa génitrice : son existence l’empoisonne.
Et finalement, même s’il a pu venger sa sœur : il se sent coupable d’avoir rendu orpheline la fille de sa victime : Shiika. Surtout que le destin va l’amener à cohabiter avec cette dernière, car sa mère compte l’adopter. Une manière pour elle d’expier ses fautes. Est-ce que cela va le conforter dans son envie de s’ôter la vie, ou au contraire lui donner une nouvelle raison d’exister ?
Une forme qui sert parfaitement le propos
Comme sa magnifique couverture le laisse transparaître : les dessins d’Au bout du chemin font partie de ses principaux points forts.
L’autrice a un style très crayonné qui, associé à une bonne gestion de la lumière et des ombres, ajoute de l’intensité aux scènes sombres. Tout en faisant rayonner les personnages lors des moments de joie.
Momoyama Hato utilise aussi la forme de son manga afin d’illustrer la culpabilité du protagoniste. En effet, cette dernière est représentée de deux façons dans ce tome : des apparitions imaginaires de sa sœur – presque fantomatiques – et des ragots, qui peuvent tout autant être des voix dans sa tête. La frontière entre le réel et l’imagination de Kazuma est donc floue, rendant le récit d’autant plus angoissant.
Concernant la mise en page, l’autrice a aussi des bonnes idées. Ainsi, l’image que nous avons vue dans la partie précédente donne l’impression que Kazuma regarde une peinture, car il est en dehors de la case. Cela rend la scène d’autant plus macabre, tout en illustrant que c’est un traumatisme pour lui. De plus, le fait que Kazuma soit spectateur s’explique aussi par le fait que la scène se déroule durant un de ses cauchemars.
Et pour finir, j’ai vraiment apprécié le fait que la dernière page du troisième chapitre réponde à celle du deuxième. En les mettant côte à côte – comme ci-dessous – nous pouvons même avoir l’impression qu’elles se déroulent durant la même scène.
L’avis de la rédactrice
TW : Viol, suicide
C’est mon manga préféré de 2025 pour le moment.
Et en soit je pouvais m’y attendre, car j’avais déjà lu les trois premiers chapitres en 2023.
Vous vous êtes sûrement déjà dit que vous seriez prêt à commettre le pire pour venger un proche qui se serait fait agresser asexuellement, ou qu’on aurait poussé au suicide.
Mais nous réfléchissons plus rarement à ce que l’on ferait après. Et Au bout du chemin nous fait justement nous poser la question.
En effet, Kazuma sort de sept ans de prison en ressentant toujours de la culpabilité après le meurtre qu’il a commis.
Il songe donc à se donner la mort afin de rejoindre sa sœur.
Mais ses plans vont être compromis par l’arrivée dans sa vie de la jeune fille de sa victime. Cette dernière allant bientôt se faire adopter par la mère du héros.
Quels sont ses intentions ? Est-ce qu’elle pourrait être la nouvelle raison de vivre de Kazuma ?
En tout cas, le sujet de la culpabilité est vraiment très bien traité. Le protagoniste en ressent vis-à-vis de sa défunte sœur, de sa mère ainsi que de l’orpheline.
L’autrice arrive également très bien à retranscrire la beauté et l’horreur de ce que les personnages ont vécu et vivent toujours. Son style crayonné et sa technique d’ombrage y sont notamment pour beaucoup.
J’ai très hâte de lire le deuxième tome de cette trilogie, qui sort en fin janvier 2026. Surtout que le premier nous laisse sur un cliffhanger presque criminel.
Si vous voulez suivre une autre œuvre traitant de la culpabilité, alors Corvax Stigmata à toutes les chances pour vous plaire !
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Passionnée de BD, de cinéma, de séries d’animations et de jeux vidéo. Je pratique ces passions tout en adorant les noter, les analyser, en apprendre toujours plus à leur sujet et fait une veille de leur actualité. Je suis particulièrement friande de tranche de vie, d’œuvres qui explore la psyché humaine, d’horreur, de comédies musicales et de romance
