Black Myth Wukong : Un Souls à la sauce God Of War

Un jeu victime d’une injustice

Malgré une controverse médiatique initiée par un article critique d’IGN accusant le PDG de Game Science de sexisme, Black Myth Wukong a connu un succès commercial retentissant. Les accusations, fondées sur des traductions contestables d’expressions idiomatiques, n’ont pas eu l’impact escompté sur les ventes du jeu.

La controverse a soulevé des questions sur l’exactitude des traductions et l’interprétation des propos rapportés. Certains observateurs ont remis en question les motivations derrière l’article, notant que la diffusion rapide d’informations non vérifiées par des influenceurs a pu amplifier la polémique. La réticence apparente de Game Science à aborder directement ces sujets sensibles semble avoir compliqué la situation. En France, c’est un youtubeur du nom de « Un Joueur Patient » qui s’est chargé de déconstruire complètement l’article d’IGN. Vous pouvez retrouver son analyse critique en cliquant ici.

Il est à noter qu’IGN n’a ni retiré l’article ni présenté d’excuses, malgré les remises en question de l’exactitude des propos rapportés.

Cette situation soulève des questions sur la responsabilité journalistique et l’impact potentiel de controverses médiatiques sur l’industrie du jeu vidéo. Heureusement pour Game Science, l’article diffamatoire d’IGN n’a pas suffi à freiner leur élan. Et Black Myth Wukong est désormais dans le top 10 des ventes Steam.

Une plongée dans la mythologie Chinoise

Black Myth Wukong nous plonge au cœur de l’univers de « La pérégrination vers l’Ouest« , en pleine mythologie Chinoise. Aussi connu sous le nom de « Journey to the West » ou « Voyage en occident » en France. Ce roman fantastique est un classique dans les pays asiatiques, et a inspiré bon nombre d’histoires comme DragonBall, qui en est une parodie, ou God of High School. Sun Wukong est aussi la source d’inspiration de personnages très connus. Parmi les personnages inspirés, nous pouvons citer Luffy, et surtout Son Goku, qui est littéralement une réinterprétation de Sun Wukong.

Voyage en occident raconte l’histoire de Xuan Zang, un moine bouddhiste qui reçoit une mission de l’Empereur Tang. Avec l’aide de Sun Wukong, Zhu Bajie et Sha Wujing, il doit rapporter des textes sacrés depuis l’Inde jusqu’en Chine. Ensemble, ils traversent 81 épreuves, affrontant démons, monstres et divinités. Chaque épreuve teste leur courage, leur sagesse et leur dévotion. Le voyage est ainsi une allégorie de la quête spirituelle, où chaque personnage doit surmonter ses propres défauts.

Le début de Black Myth Wukong se déroule après la pérégrination. Sun Wukong, contraint de porter un bandeau de contrôle mental durant ce voyage à cause de son espièglerie, est devenu un dieu. Insatisfait de ce statut qui ne lui apporte pas la liberté tant désirée, il décide de défier les dieux pour se libérer du bandeau. C’est donc en plein affrontement contre la Cour Céleste que débute le jeu.

Toutefois, à cause de son bandeau, Sun Wukong perd et se fait tuer par son ancien camarade Erlang Shen. Dans le jeu, nous incarnons l’un des descendants de Sun Wukong (ou en tout cas un membre de son espèce). On se voit confier la tâche de rassembler 6 reliques dispersées en Chine, afin de ressusciter Sun Wukong.

La fluidité au cœur du Gameplay

Black Myth Wukong, peut être considéré comme un Souls-Like. Bien que je tienne tout de même à nuancer un peu ces propos, c’est un jeu dont la difficulté peut en décourager plus d’un, mais nettement moins exigeant qu’un Dark Souls.

Le jeu bénéficie d’une panoplie de mouvements et de sorts qui permettent de réduire significativement la difficulté. En plus de tout cela, l’ajout d’effets sur la gourde, la possibilité d’incarner des esprits, et surtout le multiclonage facilitent grandement l’aventure. Et comme si ça ne suffisait pas, on peut améliorer nos armures avec des effets qui rendent le jeu bien moins difficile.

Dans Black Myth Wukong, on incarne un singe. Notre protagoniste est donc agile et rapide. Il n’en fallait pas moins aux développeurs pour créer un système d’esquive qui fait pâlir n’importe quel autre jeu d’action. Ces esquives parfaites sont si satisfaisantes à placer qu’il m’est arrivé plusieurs fois de prendre des risques pour tenter d’en faire en plein combat de boss.

En revanche, Black Myth Wukong gère moins bien son système de difficulté qu’un Souls. On se retrouve avec des pics de difficultés complètement aléatoires, contrairement à d’autres Souls-Like. Mention honorable au boss de la fin secrète, dont la difficulté, selon les joueurs, n’a rien à envier à Malénia dans Elden Ring. (Je dis bien selon les joueurs. J’ai personnellement eu bien plus de mal avec le boss de fin normale.)

Une esthétique éblouissante

Le développement du jeu a duré 7 ans. Ce sont 7 longues années durant lesquelles l’équipe a appris à maîtriser parfaitement l’outil Unreal Engine, sous lequel tourne Black Myth Wukong. Non contents de faire un jeu avec un gameplay fluide, ingénieux, et nerveux, Game Science étalent leur savoir-faire en matière de visuel.

Tout dans ce jeu respire la beauté. Les graphismes sont tels que l’on croirait jouer dans une bande-annonce. Les beaux graphismes ne servent pas seulement à démontrer la puissance de Unreal Engine, ils servent surtout à mettre en évidence la beauté des décors. Chaque environnement est un tableau, chaque plan est un possible fond d’écran. Durant tout mon test, je n’ai cessé de marteler ma touche de captures d’écran. (Malheureusement, pour des raisons de performance, je jouais en médium, nous y reviendrons plus bas.)

La physique du jeu est également impressionnante. De nombreux objets possèdent leur propre physique. Par exemple, le bâton a sa propre hitbox dans l’eau et la neige, certaines feuilles au sol suivent les mouvements de course et de coups du joueur… C’est simple, Black Myth Wukong est un jeu rempli de détails, tant dans son scénario que dans son gameplay.

Si Black Myth Wukong est incontestablement magnifique, je tiens toutefois à souligner certains défauts. Tout d’abord, certains objets ont encore un rendu flou ou baveux, que les développeurs ont simplement essayé de dissimuler maladroitement.

C’est assez gênant, c’est le genre de détail qu’on remarque directement puisque cela dénote avec le reste du décor. Ensuite, le jeu souffre malheureusement d’une très mauvaise optimisation sur PC et ce, malgré les patchs encore à ce jour. Il n’est pas rare d’avoir de nombreux bugs graphiques ou de son, accompagnés d’une chute significative de FPS.

Avis objectivement subjectif

J’ai personnellement beaucoup aimé Black Myth Wukong. Je pense sincèrement qu’il mérite sa place en tant que candidat GOTY 2024. Les OST du jeu se laissent facilement écouter, j’ai même ajouté certaines à ma playlist personnelle. Les OST sont judicieusement placées tout au long du jeu, renforçant l’impact émotionnel de chaque scène.

Black Myth Wukong, en plus d’un gameplay fluide, possède une ambiance Chinoise qui peut rappeler les débuts de DragonBall. Les personnages, en plus d’être iconiques si l’on connaît l’œuvre originale, sont touchants et bien développés. Chacun d’eux a une histoire plus ou moins exposée au joueur.

Mention spéciale à Zhu Bajie, qui est un personnage à l’allure rustre, mais avec une histoire terriblement triste, qui saura vous briser le cœur au chapitre 4. Le lore m’a passionné et m’a vraiment donné envie d’en savoir plus sur la mythologie Chinoise. Sun Wukong m’a beaucoup fait penser à Kratos (God Of War) dans ses jeunes années. Tout comme lui, il suscite la crainte chez les dieux, et les défie avec courage.

Le jeu n’est cependant pas exempt de défauts, loin de là. Tout d’abord, je dirais que sa grande force fait aussi sa faiblesse. Je m’explique ; les décors de Black Myth Wukong sont terriblement magnifiques, oui, mais les murs invisibles sont très mal placés. Il y a énormément d’endroits mis en valeur qui sont en fait des murs invisibles, ça en devient vite frustrant. La maîtrise du level design est donc complètement à revoir.

Cela m’a fait me questionner sur notre façon de jouer. Est-ce qu’on ne serait pas tout simplement trop habitué à ce que les Game Designer nous mâchent le travail, au détriment de la vision artistique de ceux qui font les décors ? Ne sommes-nous pas trop habitués à une trop grande liberté de mouvement dans les jeux vidéo ? Ce sont des questions qui font débat. Ce qui est certain, c’est que le milieu du jeu vidéo aura un avant, et un après Black Myth Wukong, s’il est élu GOTY.

Afin de se plonger dans une ambiance plus propice à Halloween en ce mois d’octobre, je vous conseille de lire notre article sur le jeu Until Dawn : Le pilier du jeu d’horreur à choix !