Emmanuelle et autres égéries : la découverte de la sexualité

Emmanuelle est une jeune femme de dix-neuf ans. Elle part retrouver son mari, Jean, diplomate à Bangkok, qu’elle a épousé quelques mois plus tôt. C’est donc à bord d’un avion que nous commençons à suivre les aventures sulfureuses de cette jeune égérie.

À ses côtés pendant le vol, un homme moustachu accompagné de deux enfants qui ne parlent pas français. Alors qu’Emmanuelle somnole, son voisin commence à délicatement lui caresser l’intérieur des cuisses pour progressivement remonter et finir par lui ôter sa culotte. Durant ce vol Londres-Bangkok, elle aura l’occasion d’atteindre par deux fois l’orgasme.

Arrivée sur place, elle fait la rencontre de Marie-Jeanne, qui la prendra en pitié et se chargera de son éducation sexuelle pour ensuite la confier aux mains expertes de Mario. La Thaïlande se révélera vite être pour elle un moyen de découvrir des plaisirs érotiques inédits, grâce à de multiples amis et amants sous l’œil bienveillant de son mari.

Dans Emmanuelle, Crepax reprend l’esprit des romans en mettant en scène la découverte du plaisir et de la liberté sensuelle. Mais son regard très esthétisant crée une certaine distance : le désir y devient presque abstrait, figé dans des images très stylisées.

Emmanuelle et autres égéries est une bande dessinée marquante, au style graphique très travaillé et daté, qui peut surprendre, voire déstabiliser, par sa narration parfois difficile à suivre.

Si l’œuvre a une vraie valeur pour les passionnés de BD érotique originale et ambitieuse, son approche très stylisée du fantasme et du désir peut aussi sembler froide ou distante. Une lecture réservée à un public averti, curieux de découvrir une vision singulière, mais pas toujours accessible.