Gris – colorier la plus grande des tristesses

Gris – colorier la plus grande des tristesses

En 2018, le studio indépendant espagnol Nomada Studio sort un petit jeu de plateforme haut en couleur et à la narration touchante. Lauréat du Game Award du jeu à impact ainsi que d’autres nominations, Gris nous transporte dans un périple fait de formes et de symboles, pour parler d’un des sujets les plus douloureux de la vie humaine.

Studio : Nomada Studio

Année : 2018

Genre : Jeu de plateformes

Éditeur : Devolver Digital (Cult of the Lamb, Inscryption)

Supports : PC (Steam), Nintendo Switch, iOS, Android, Xbox Series, Playstation 4 et 5

Gris est une jeune femme un jour tombée dans un lieu inconnu et monochrome.

On comprend qu’un évènement tragique lui a fait perdre la voix. Sans savoir vraiment où aller, elle marche et court dans un monde de pierre et de poussière à l’aspect simple mais triste.

Pour retrouver ce qu’il lui manque, elle va devoir parcourir les différents univers que ce lieu lui offre, et trouver la source de cette blessure.

Affronter la tempête pourpre qui fait constamment reculer, traverser des dédales de pierre aux édifices bancals et détruits, la zone rouge est un lieu dévasté, où seules quelques créatures semblent s’épanouir.

Ascension puis pente glissante, mécanismes mystérieux, cet espace dont le sol est jonché de monticules rocheux permet d’introduire notre jeu.

On y apprend les bases de ce qui sera l’un des voyages les plus riches, tout en découvrant ses mécaniques et ses secrets.

Viendront s’ajouter quelques puzzles et compétences qui aideront dans la progression de ce désert.

Dans cette forêt de formes et de couleurs, il va falloir faire preuve de coopération, d’esprit d’équipe et de tactique. Déambulant entre les arbres, gravissant les feuilles et les rameaux, vous ne serez pas seuls.

Un petit être inattendu vous tendra la main, comme une présence familière venue vous soutenir.

La zone verte offrira sérénité et contemplation dans un paysage semblable à une aquarelle.

Cet espace d’eau et de magie regorge d’architectures oubliées et de créatures marines. Ils seront vos principaux alliés. Ou vos ennemis.

Traversant les rivages et les fonds turquoise, le silence de la grotte et les gouttes qui résonnent nous transportent dans un monde loin de la surface.

En s’enfonçant un peu plus dans les abysses, l’eau sous toutes ses formes vient conter une histoire qui dissimule un étrange sentiment de nostalgie.

À la lueur des lanternes, une multitude de jardins suspendus se dévoile. Un chant résonne et semble ranimer les végétaux endormis.

Ce chapitre, aussi lumineux que symbolique, est un tableau parfois à l’endroit, parfois à l’envers, dont les éléments apparaissent sous nos pas.

L’air est pur, et il est facile de se laisser guider dans ces architectures à double sens.

Un véritable périple qui permettra de rappeler tout le savoir accumulé lors de votre aventure pour le mettre en application.

Par sa qualité narrative autant visuelle que sonore, Gris est avant tout un voyage spirituel au sein d’une étape difficile de la vie : le deuil. En se basant sur le modèle décrit par Elisabeth Kübler-Ross (modèle Kübler-Ross), le jeu nous fait traverser cette épreuve douloureuse en passant par ses 5 stades : le déni, la colère, le marchandage, la dépression et enfin, l’acceptation.

En plus d’une palette de couleurs riche et variée, Gris se démarque également par sa musique d’une qualité remarquable et remplie d’émotion, qui vient remplacer les dialogues absents de ce jeu.

Gris est considéré comme un incontournable de la sphère indépendante, et il le mérite bien. Véritable joyau de poésie et d’émotions, sublimé par une direction artistique très propre et une musique toute aussi qualitative.

Si le gameplay de ce jeu reste simple sur les grandes lignes, sa cohérence avec l’univers et le message qu’il véhicule lui permettent de devenir un élément narratif à part entière.

Les couleurs, les décors, les textures et même le moindre son contribue à peindre une toile immense reflétant la tristesse d’une perte.

Quand la douleur de la mort frappe, l’esprit se complexifie, et Gris l’a très bien retranscrit en douceur et en finesse.

Comptez environ 4 h pour y jouer, pour obtenir tous les succès, il faudra cependant creuser, chercher et rejouer. Mais pour la beauté de ce jeu, recommencer une partie est loin d’être un fardeau.

Si vous ne l’avez toujours pas fait, je vous conseille vivement de ne pas passer à côté d’un des plus beaux jeux indépendants de sa catégorie.

Décors souterrains, metroidvania iconique et une aventure pleine de surprises, embarquez pour l’univers d‘Hollow Knight !

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