Au matin du 4 juillet 1910, des milliers de fans de boxe prennent d’assaut le nouveau stade de Reno, Nevada, pour assister à une confrontation épique et controversée : Jack Johnson, le premier champion noir catégorie poids lourds au monde, arrogant, frimeur, macho, manipulateur et star malaimée des médias, est confronté à un ancien champion blanc Jim Jeffries, décidé à monter sur le ring pour l’argent, mais aussi porté par les suprémacistes blancs.
La guerre de Sécession est encore dans toutes les mémoires, le Ku Klux Klan renait de ses cendres mal éteintes dans le sud des États-Unis, la presse défend le « grand espoir blanc ». C’est l’apogée de l’ère des lois Jim Crow, imposant la ségrégation raciale aux États-Unis pour entraver les droits obtenus par les Afro-Américains au lendemain de la guerre de Sécession (abolissement de l’esclavage, citoyenneté pour toute personne née ou naturalisée aux États-Unis, droit de vote pour tous les citoyens). Les spectateurs attendent avec impatience que Jeffries rétablisse la hiérarchie raciale que Johnson a bousculé.
Bande-annonce
Présentation
Titre original : Le dernier debout
Auteur : Adrian Matejka
Traducteur : Sidonie Van den Dries
Dessin : Youssef Daoudi
Editeur VF : Futuropolis
Prix : 30€
Date de parution : 3 Avril 2024
Qu’apprenons nous à travers « Le dernier debout » ?
Adrian Matejka et Youssef Daoudi nous montrent à quel point le racisme et les préjugés envers les Afro-américains sont encore très présents après la guerre de sécession.
Nous voyons un Jack narcissique, qui n’hésite pas à manquer de respect à son adversaire James J. Jeffries à fin de l’humilier. James J. Jeffries perdra son titre de champion du monde face à Jack lors des 15e première reprise de ce combat. Cette victoire a été entachée par des actes de racisme à l’encontre des Afro-américains dans tout le pays. Bien qu’il s’adonnât à la boxe, Jack avait une autre passion, les voitures. Il avait même osé défier Barney Oldfield en personne.
Jack était une personne machiste et violente. Nous apprenons qu’Etta sa première épouse s’est donné la mort, ce qui lui a procuré une énorme part de responsabilité, car il ne passait pas assez de temps avec elle et la délaissé pour Lucille.
Son titre ou la vie
Après sa victoire et devenant champion du monde, Jack s’est fait des ennemis, dont des shérifs, et même le président Roosevelt ! La loi Mann a fait de lui une cible facile quand il épousa Lucille, une ancienne prostituée bien connue des shérifs au Club Everleigh. Il fut alors condamné à 1 an et un jour de prison, et une amende de 1000 dollars à payer pour proxénétisme. À fin d’éviter la prison, il prit la fuite au Canada.
Suite à sa persécution en Amérique, Jack s’embarque alors pour la France à fin de disputer un titre, mais le combat fût donc annulé à cause de la guerre. Il embarquera pour la Havane à Cuba pour disputer son titre le 5 avril 1915. Il ne s’était quasiment pas entraîné. Les agents de gouvernement lui promettaient alors son retour aux États-Unis s’il perdait son combat face à Jess Willard, à fin de pouvoir revoir sa mère.
À la suite de sa défaite, il part en avril 1920 pour les États-Unis, mais les agents du gouvernement l’avaient trompé. Un shérif l’attendait à la frontière à fin de le jeté en prison.
Jack perd la vie près de Franklinton en Caroline du Nord en 1946 lors d’un accident de la route.
D’ailleurs qui est notre boxeur ?
Jack Arthur Johnson est né le 31 mars en 1878 à Gavelston au Texas.
Il est le fils d’ancien esclave et est le troisième d’une lignée de neuf enfants.
Jack Johnson s’est lancé dans la boxe pour échappé à la misère. À cette époque, les noirs pouvaient affronter des adversaires blancs dans toutes les catégories, sauf celle des poids lourds. Toutefois, Jack brisa cela en 1908 et deviendra le premier champion du monde des poids lourd noir, de 1908 à 1915.
Il décédera dans un accident de la route le 10 juin 1946 à 68 ans, à Raleigh en Caroline du Nord. Il fut enterré au cimetière de Graceland à Chicago.
Mot de l’éditeur
De Jack Johnson, je ne connaissais qu’une formidable musique d’un film qui
Alain David
lui était consacré, signée Miles Davis. Et puis est arrivé ce roman graphique.
Là j’ai été réellement transporté par cette plongée dans les USA post guerre
de Sécession et ces plaies non refermées, la maitrise du récit, la force du
dessin, la beauté du texte. Et la boxe, rarement si bien représentée. En nous
faisant découvrir Adrian Matejka, un poète américain jamais traduit à ce jour,
Youssef Daoudi a réussi un très grand livre.
A qui konseiller ?
Je recommande « Le dernier debout » à un public averti qui n’a pas peur d’être confronté aux propos racistes et à des préjugés envers l’Afro-Américain de cette époque.
Si vous êtes troublé par des sujets sensibles ou des images explicites, je vous déconseille cette bande-dessinée.
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