La très bonne maison d’édition Hi Comics, propose une collection dite complète pour l’excellente série Locke and Key. Chaque volume correspond à deux tomes de l’édition classique et nous allons nous pencher ici sur le volume IV, qui reprend les opus Ciel et Terre et L’âge d’or.
Retour à Lovecraft

Opus un peu particulier car, même si je ne saurais trop vous conseiller de commencer par le premier, celui-ci peut être lu indépendamment des autres.
Le nouveau lecteur découvrant l’univers par ce volume, n’aura certes pas toutes les clés de compréhension mais ne sera pas trop perdu non plus, les histoires proposées faisant très souvent office de standalone.
De plus, il faut le préciser, un bon tiers de l’ouvrage est consacré aux magnifiques illustrations de Gabriel Rodriguez et à une impressionnante galerie photographique de lui-même et de Joe Hill (et on constate à quel point Joe Hill ressemble à son célèbre papa, le grand Stephen King !), ainsi que des mises en scène de leur œuvre.
Le tome IV, de fait, ressemble plus à un gros bonus qu’à une histoire à part entière du moins dans sa première partie.
Et cette première partie, parlons-en !
Le recueil s’ouvre avec une préface très sympa et assez drôle (totalement dans l’esprit « sale gosse » des deux auteurs) de Chris Ryall, l’éditeur la de version originale, pour le quinzième anniversaire de la création de Locke and Key.
Une sacrée galerie
Nous avons ensuite une fin alternative à la saga principale, qui se révèle être non seulement un gag très noir et très drôle mais aussi, et surtout, un bon gros majeur tendu de la part des deux auteurs aux lecteurs s’étant plaints de la fin originale, trop « Happy end » à leur goût !

Vient ensuite la très, très belle histoire Décrocher la lune. On découvre pour la première fois des ancêtres de la famille Locke, au début du Vingtième Siècle.
Le fils aîné, Ian, est gravement malade. Si la maladie n’est jamais nommée (on peut supposer qu’il s’agit de la tuberculose), on sait néanmoins que celle-ci va lui être fatale… Son père, avec l’aide des clés, décide de lui offrir un voyage en montgolfière, son rêve, pour aller voir la face cachée de la lune…
Récit d’une grande douceur, poétique et mélancolique rappelant les écrits de Jules Verne. Magnifique.
Bonus
Vient ensuite l’histoire Grindhouse. Titre évident tant celle-ci rappelle les vieux films de gangster. Cette fois, l’intrigue se déroule pendant la prohibition -on suppose encore- dans laquelle un trio de gangster fait irruption dans la grande villa Lovecraft. On retrouve certains des personnages de la nouvelle précédente, qui ont bien grandi et qui vont donner du fil à retordre à nos trois bandits, ceux-ci payant très cher leur intrusion.
Un très bon scénario là encore, ironique et mordant, avec un bon suspens. On notera une référence de Joe Hill à son père, au détour d’une ligne de dialogue (la fameuse réplique sur l’odeur des voitures neuve, tirée de Christine).
Et on termine les histoires par un interquel pour la saga originale, avec Petit coin. Un récit amusant mais assez anecdotique : lors d’une balade en forêt avec Tyler et Kinsey (les deux ados héros de la saga originale), Bode, le benjamin de la famille ressent une envie pressante.
Il trouve un cabanon de toilettes, s’ouvrant avec une clé bien singulière !

Nonobstant le plaisir de retrouver la fratrie Locke, comme je le disais, l’histoire est plaisante mais loin d’être indispensable.
On enchaîne ensuite avec l’immense galerie de dessins et de photographies, formant un chouette artbook pour tout fan de la saga.
L’âge d’or
Et on attaque avec la deuxième partie. Et là… Quelle claque !
Nous avons un long récit totalement indépendant (même si bien sûr, les habitués retrouveront des têtes connues) sur la famille Locke vue dans les nouvelles Décrocher la lune et Grindhouse. En quatre chapitres, l’histoire nommée L’âge d’or nous propose de suivre leurs aventures sur des décennies… et nous propose un conte fabuleux, avec des personnages extrêmement attachants, nous faisant presque oublier les aventures de Tyler, Kinsey et Bode.
Dans cette œuvre où s’entremêlent le fantastique, la fantasy, l’horreur, la guerre… nous plongeons dans un scénario épique et poignant, où la qualité du dessin ne fait que renforcer la finesse d’écriture.
Beau, tendre et dur à la fois, attachant et émouvant, ce récit est tout simplement l’une des plus belles histoires de l’univers de Locke and Key.
On achève le volume avec encore une magnifique galerie d’illustrations.

Bienvenue et adieu
Si les fans de Locke and Key se régaleront comme jamais avec ce tome, il demeure malgré tout une délicieuse porte d’entrée pour les néophytes. Je le recommande vivement à toute personne voulant vivre une aventure fantastique superbement écrite et mise en image.

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Passionné par le cinéma et la culture pop en général, principalement le genre horrifique depuis que j’ai découvert Les dents de la mer et Les oiseaux, à mon plus jeune âge, je n’ai eu de cesse de m’y intéresser. Mes films préférés sont La nuit du chasseur et Les dents de la mer, Spielberg est pour moi le meilleur réalisateur vivant, et Bruno Dumont pas loin derrière, mais malgré mes goûts sombres, je ne crache pas non plus sur une comédie romantique ou un Disney. Ayant grandi principalement dans les années 80 et 90, j’ai également un grand attachement pour les animés et les films de cette période. Grand fan de littérature, de BD, Comics et Manga, je suis également féru de jeux vidéos ayant grandi avec la période 8 bits et ayant continué les jeux jusqu’à maintenant.