Rigel Afterlife, des zombies hyperactifs

Rigel Afterlife, des zombies hyperactifs

Rigel Afterlife propose une histoire en cinq tomes, avec seulement trois tomes disponibles pour le moment.

Ce manga a été créé par Laolyth, Elleana et Chayton pour les éditions Kool Books. (Kool Books est une maison d’édition française spécialisée dans le manga et dont le catalogue présente des œuvres indépendantes).

Découvrons donc ensemble ce que nous proposent nos trois artistes pour leur première collaboration.

Des zombies et peu d’hommes…

Deux cents ans après le réveil d’un démon, la Terre n’est plus peuplée que de zombies. Pour ne pas sombrer dans leur nouvelle nature et conserver un semblant d’humanité, ils doivent se nourrir de liquide cérébral, une denrée précieuse et jalousement contrôlée par la mafia.

Rigel, une « jeune » zombie dotée d’une force colossale et d’une main gauche qui semble vivre sa propre vie, fait équipe avec le docteur Angelo, un savant ingénieux. Ensemble, ils luttent contre les injustices en s’attaquant régulièrement à la pègre dirigée par la puissante Bazel et son bras droit, Chris.

Lors d’un raid, Rigel découvre une jeune fille, dernière représentante de l’humanité et véritable source du liquide cérébral. Cet affront ne peut rester impuni. La mafia oblige alors Rigel et Angelo à travailler pour eux. Mais une menace encore plus grande commence à se profiler, mettant en péril tout ce qu’il reste de ce monde dévasté…

Trop d’idées…

Que dire de Rigel Afterlife ? Question épineuse, et si je devais résumer les trois premiers tomes du manga (pour l’instant) en deux mots, ce serait : imparfait, mais prometteur.

Imparfait, car l’histoire propose plein de bonnes idées mais parfois mal exécutées, et prometteur, car le manga a un réel potentiel.

Mais point positif, le manga gagne en qualité au fur et à mesure des tomes.

Le manga propose énormément d’intrigues, malheureusement, certaines arrivent parfois de nulle part, et obligent les auteurs à les conclure de manières un peu « faciles », ce qui a pour effet de complexifier un récit qui n’en a pas besoin de base.

On sent que c’est une première œuvre, et on ressent d’autant plus la volonté de bien faire, quitte à en faire trop.

Il est toujours bon de rappeler que simple ne signifie pas simpliste, et qu’une histoire peut proposer une intrigue sans fioriture, et être néanmoins riche.

Là, malheureusement, la multiplication de sous intrigues et de personnages a tendance à alourdir le récit et à lui faire perdre de sa fluidité.

Car du côté des gentils, les personnages sont ultra cheatés, à commencer par Rigel qui est limite un Deus ex machina à elle toute seule. Leur puissance ne dépend que du bon vouloir du scénario.

De plus, comme nous sommes dans un monde de zombies et de démons, cela rend presque tous les personnages immortels. Ce qui diminue grandement l’implication émotionnelle.

Cependant…

Malgré ces quelques défauts, le manga propose énormément de positif, à commencer par le dessin qui est plutôt, voire très joli sur certaines planches.

Les personnages ont tous une personnalité bien marquée, et nombre d’entre eux sont vraiment attachants. Comme Crysta, par exemple, ses interactions avec les autres personnages fonctionnent à merveille.

Elle est ainsi souvent le point de départ de la plupart des situations humoristiques du manga.

Car oui, l’humour est bien présent malgré un sujet assez grave, et sert souvent à désamorcer certaines scènes qui, sans cela, pourraient sembler trop sombres.

L’humour fait d’ailleurs souvent mouche, et souligne par ailleurs une autre des qualités de l’oeuvre : son absence de manichéisme.

En effet, bien que de prime abord le manga semble proposer des personnages et des situations très marquées, on s’aperçoit bien vite que tout cela n’est que faux semblant et que l’histoire est bien moins dualiste que prévue.
Cela offre une lecture rafraîchissante qui prend souvent le lecteur à contre pied.

Un autre point positif, déjà évoqué, le manga s’améliore grandement au fil des pages, gommant des défauts présents au début du premier tome et presque inexistants à la fin du troisième.

Il faut sauver le soldat Rigel

Mais, si j’attends maintenant avec impatience le tome quatre c’est pour une raison : Rigel.

En effet, le personnage principal et éponyme est gratifié d’une écriture vraiment travaillée. Elle est intéressante, et donne envie de continuer à suivre ses aventures.

Rigel est un personnage extrêmement puissant, qui compense sa grande force par une naïveté parfois assez confondante.

Touchante, drôle, enthousiaste et dotée d’une extrême gentillesse, le paradoxe d’avoir une zombie possédant une humanité bien supérieure à nombre d’êtres humains rend le personnage vraiment plus complexe que supposé.De plus, son développement devient de plus en plus passionnant au fil des pages, son personnage évoluant en même temps que les enjeux.

En conclusion

Malgré un début qui peut sembler laborieux, Rigel Afterlife, pour peu qu’on lui donne sa chance, propose une galerie de personnages vraiment sympathiques et attachants et offre de très bonnes idées.

Notamment la mutation des zombies (mutation qui est appelée « Kafka », j’ai bien aimé la référence), et le côté secte vis-à-vis du démon suprême.

Et pour conclure, Rigel Afterlife est un manga avec du potentiel, et qui se bonifie avec le temps. Croisons les doigts très fort pour que les deux tomes prévus continuent sur cette lancée et achèvent la série de la plus belle des manières.

Vous voulez de l’action, de l’humour et de l’immortalité ? Tentez Undead Unluck !

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