Hellsing : élégance macabre et balles bénites

Hellsing : élégance macabre et balles bénites

Publié pour la première fois en 1998, Hellsing est un manga de Kohta Hirano. Avec un mélange explosif de vampires et de nazis ressuscités dans une ambiance victorienne, la série a rapidement captivé les amateurs d’horreur.

Le seinen arrive en France en 2004 chez Delcourt Tonkam et se termine en 10 tomes.

C’est avec une joie non dissimulée que les fans ont accueilli la sortie d’une réédition de la saga d’horreur en version Deluxe le 9 avril 2025.

Avec une couverture ténébreuse effet cuir et cette écriture rouge sanglante, Tonkam nous offre un vrai bijou éditorial. Et pour ceux qui aiment faire des pauses dans leur lecture, pas de soucis, un ruban rouge fait office de marque-page et vous permettra de retrouver votre page !

En Angleterre, l’organisation secrète Hellsing agit pour protéger le pays des forces du mal, dont les vampires. Force de frappe de l’Église protestante, ce groupe dispose d’une arme secrète des plus inattendues : Alucard, vampire surpuissant et apparemment invulnérable. Bientôt, un ennemi terriblement dangereux resurgit du passé, relique du IIIe Reich. Il projette de propager la guerre et la désolation à travers le monde…

Delcourt

Kohta Hirano nous régale encore une fois avec son usage presque dramatique du noir et du blanc. Le jeu des nuances accentue la noirceur du manga et crée une atmosphère glaçante qui participe grandement à l’horreur du manga. Avec des traits des plus expressifs et une mise en page explosive, parfois même chaotique, le mangaka construit un rythme narratif vampirisant. Le lecteur est irrésistiblement invité à tourner les pages pour plonger plus profondément dans l’univers cauchemardesque de Hellsing.

Le manga se démarque aussi par son esthétique gothique. Les personnages portent tous des longs manteaux noirs, leur silhouette est allongée, les croix et les armes sont exagérées. Kohta Hirano construit un visuel qui souligne parfaitement la violence, l’ironie et l’élégance macabre du récit.

Hellsing demeure, après plus de 25 ans, un univers toujours culte qui a eu le droit à de nombreuses déclinaisons. Une série d’animation est en effet produite en 2001 par les studios Gonzo. Entre 2006 et 2012 un second anime est diffusé par Madhouse et s’offre un nouveau nom : « Hellsing Ultimate ».

N’oublions pas que cette licence aura grandement influencé les œuvres vampiriques modernes et la culture otaku gothique !

Hellsing nous plonge dans un univers sombre où tensions politiques et religieuses s’entrecroisent. Nous y découvrons l’organisation Hellsing, dirigée par la célèbre famille de chasseurs de vampires. Cet ancien ordre de chevalerie ancestral a pour objectif d’annihiler les forces surnaturelles dangereuses pour les humains.

Évoluant dans une Angleterre protestante, l’organisation mène une lutte constante contre les fanatiques nazis.

En opposition à Hellsing, on découvre les membres du Vatican. Une rivalité se dresse clairement entre les deux groupuscules aux idées religieuses opposées.

Le récit est alors rythmé par une escalade de la violence et des rebondissements constants. Entre les Hellsing qui emploient des vampires et les envoyés du Vatican qui possèdent des pouvoirs surnaturels, le lecteur ne sait plus où donner de la tête.

En bref, une intrigue palpitante, jalonnée de révélations qui remettent constamment en cause nos certitudes. Chaque camp nous invite à rejoindre son combat, mais y a-t-il vraiment un bon parti à suivre ?

C’est tout bonnement impossible de parler de Hellsing sans aborder son personnage principal : Alucard. Vampire surpuissant au service de la famille de chasseurs de vampires, Alucard s’érige en figure d’antihéros. Loyal, charismatique, mais monstrueux, le vampire ne fait pas dans la douceur. Il est puissant, violent, presque barbare et c’est ce qui en fait un personnage fascinant. Il nous tarde de connaître son histoire, les raisons de son attachement à la famille Hellsing et surtout, ses réelles motivations.

Ce qui fait le charme de Hellsing, ce sont aussi ses personnages féminins. Les femmes ne sont pas de simples exceptions, mais des piliers du récit. On peut notamment penser à Integra Hellsing, cheffe impitoyable de la prestigieuse famille et femme respectée par tous, y compris par le ténébreux Alucard.

Loin des clichés, les femmes dans Hellsing ne sont ni sexualisées ni secondaires. Bien au contraire, elles sont le moteur du récit. C’est le cas pour Seras Victoria, une jeune vampire transformée par Alucard qui se montre essentielle à la survie de l’organisation de chasseurs de vampires. Elle suit une évolution remarquable et voit sa force croître au fur et à mesure qu’elle accepte sa nouvelle nature de vampire. Ou encore Yumiko, une nonne du Vatican souffrant d’un trouble de la personnalité et qui peut libérer une autre version d’elle, plus sanguinaire que n’importe quel autre personnage.

Hellsing brille donc par sa représentation féminine forte et sérieuse et par ses personnages charismatiques et intéressants qui ne manquent pas de panache !

Hellsing est une œuvre à (re)découvrir pour sa puissance esthétique et thématique. Entre élégance macabre et violence extrême, le manga ne m’a pas laissée indifférente.

J’ai été frappée par la brutalité et l’intensité des traits de Kohta Hirano. On ressent vraiment son amour pour le dessin jusqu’à la plus petite goutte de sang dessinée avec passion.

Un incontournable pour les amateurs de vampires, de guerre et d’univers gothiques.

Envie d’une autre histoire passionnante de vampires, laissez-vous tenter par Les Mémoire de Vanitas !

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