Junji Ito, 2ème partie : l’horreur version longue

Junji Ito, 2ème partie : l’horreur version longue

Si le principal de l’œuvre de Junji Ito se compose de nouvelles, format dans lequel il excelle et où il laisse le plus libre cours à son inspiration, le maître s’est également distingué par des œuvres longues absolument remarquables et fascinantes.

Les maisons Tonkam Delcourt et Mangetsu qui ont eu l’excellente idée de nous offrir la quasi-totalité du travail du mangaka, nous propose bien évidemment ses œuvres plus longues, toujours dans des ouvrages du plus bel effet.

Nous allons donc voir ensemble six de ses œuvres, parfois plus proches du roman graphique que du simple manga, six portes vers différentes sortes d’horreur, dans lesquelles Junji Ito projette tout son génie, se sert de ses références pour créer et sublimer ses propres visions horrifiques.

Spirale, le chef d’œuvre du maître

Si, comme je l’ai stipulé lors de la première partie, Tomié est la création la plus célèbre de Junji Ito, son œuvre « phare » (les lecteurs du manga comprendront !) est sans aucun doute Spirale.

Spirale n’est pas qu’un simple chef d’œuvre dans le monde du manga horrifique. Il est un chef d’œuvre horrifique tout court.

Comprenez par là, qu’il peut sans problème siéger à côté du Dracula de Bram Stocker, des tableaux de Goya, de La nuit des morts vivants de Romero

C’est une œuvre totalement essentielle pour toute personne s’intéressant un tant soit peu à l’horreur, dépassant son statut de manga pour s’inscrire dans un plus vaste domaine.

Spirale nous conte l’histoire de deux jeunes gens, Kirié une jeune lycéenne et son meilleur ami Shuichi, qui vivent dans un petit village de la campagne japonaise, Kurouzu, entre montagnes et mer. Leur vie va être troublée de plus en plus en violemment par l’irruption fréquente et maléfique du motif de la spirale…

Ce motif, qui apparaît de façon souvent anodine de prime abord, semble rendre les gens fous ou possédés… dans le meilleur des cas. Si elle ne semble au départ ne cibler que certaines personnes, notamment la famille de Shuichi, la spirale étend petit à petit son influence sur tout le village…

Dérangeant ou terrifiant ?

Cette œuvre est proprement terrifiante. Certaines planches sont parmi les plus dérangeantes de Junji Ito. Celui-ci va très loin dans l’horreur tout en réussissant l’exploit d’être à la fois graphique sans pour autant verser dans l’outrance. L’œuvre réalise la prouesse de maintenir son numéro d’équilibriste de la première à la dernière page, ne montrant que ce qui doit être montré, et ne jouant pas la carte du grand guignol, prouvant la grande maîtrise de Junji Ito sur son art.

Une beauté sans pareil !

 On ressent les influences du maître, à commencer par les yûrei-eiga, films de fantômes japonais. Mais si on ressent une ambiance très « Lovecraftienne » tout du long, (petit village perdu, folie qui s’installe, proximité de l’océan…), l’œuvre ressemble davantage au livre Le grand Dieu Pan d’Arthur Machen, dans lequel notre réalité cache une autre réalité bien plus sombre, et malheur à celui qui en grattant le vernis réussit à l’entrapercevoir…

Spirale, outre ses graphismes et son histoire, est également l’œuvre la plus conséquente de son auteur, (un peu plus de 600 pages). Que cela ne soit pas un frein pour le futur lecteur ! Car non seulement, le manga vous happe dès les premières pages, ne vous laissant pas spécialement l’envie de le poser avant de l’avoir terminé, mais il possède également un découpage assez particulier. En effet, comme je l’ai dit, le gros de l’œuvre de Junji Ito est surtout composée de nouvelles.

Et Spirale, bien qu’étant une œuvre somme, fonctionne dans un premier temps comme un recueil d’histoires courtes, nous présentant les événements vécus par les habitants de Kurouzu. Nous avons toujours un fil rouge, avec la présence de Kirié et Shuichi, mais les chapitres peuvent être lus, sinon indépendamment les uns des autres, au moins de façon espacée, ce qui peut permettre de le lire à son rythme.

D’autant que Spirale se lit très facilement et est probablement l’une des meilleures œuvres pour découvrir le travail de Junji Ito.

Bref, Spirale est un ouvrage dense, terrifiant, malsain et cependant poétique que je conseille à toute personne s’intéressant à l’horreur.

Gyo, toute la complexité du maître

Si une œuvre de Junji Ito peut rivaliser avec la popularité de Spirale, c’est bien Gyo.

Et pourtant, malgré une base qui peut sembler similaire, les deux mangas sont radicalement différents dans leurs fonds, comme dans leurs formes.

Par bien des égards, Gyo est l’œuvre la plus aboutie de Junji Ito, la plus intelligente et la plus complexe. Si Spirale est son chef d’œuvre, Gyo est sa pièce maîtresse.

L’histoire nous présente un jeune couple, Tadashi et Kaori, pendant leur vacances à Okinawa, dans le chalet que l’oncle de Tadashi leur prête. En rentrant un soir d’une escapade en mer qui a failli tourner au drame, une odeur nauséabonde semble envahir le chalet, et le couple se fait attaquer par un poisson avec des pattes.

Tadashi l’écrase et l’enferme dans un sac, qu’il laisse à l’extérieur, mais l’odeur persistante rendant Kaori malade, il décide de s’en débarrasser définitivement. En sortant, le sac a disparu. Ou plutôt il flotte dans les airs, gonflé comme un ballon.

Les jours suivants, la ville va être la proie d’attaques de poissons à pattes, de toutes tailles, dont des requins. Petit à petit, les créatures quittent la côte pour envahir tout le Japon…

Un œuvre incontournable !

Et je viens à peine de vous pitcher le cinquième des 400 pages qui compose le manga. Cet écrit est un peu la somme du travail de Junji Ito. Toutes ses ambitions, ses obsessions et ses références trouvent leur aboutissement dans ce livre.

Si Spirale restait très ancré dans le folklore japonais, et restait une œuvre très littéraire, Gyo s’affranchit sans complexe de toutes frontières médiatiques pour devenir une œuvre quasi cinématographique. En effet, Gyo ressemble presque à une fusion de plusieurs genres purement cinématographiques horrifiques ou s’en rapprochant.

La plus évidente, bien sûr, est celle de l’attaque animale : on sent clairement l’influence des Dents de la mer de Steven Spielberg, dans les premières pages du manga.

Mais celui-ci dérive vite vers le film épidémique, dont les plus grands représentants sont les films de zombies (La nuit des morts vivants de Georges Romero) ou d’infectés (28 jours plus tard de Danny Boyle), avant de basculer dans le body-horror, genre présentant des modifications corporelles souvent atroces et douloureuses (la quasi-totalité des films de David Cronenberg, notamment.

La mouche, Horribilis de James Gunn ou plus récemment The Substance de Coralie Fargeat) pour finir dans le post apocalyptique (Mad Max de Georges Miller) et le mechanical horror (l’influence de l’incroyable Tetsuo de Shin’ya Tsukamoto se fait indéniablement ressentir).

En résulte une œuvre hybride, au différent niveau de lecture et d’une complexité désarmante. Beaucoup moins effrayante sur la forme que Spirale (même si certaines scènes sont réellement flippantes, surtout dans sa première partie), sur le fond l’histoire est infiniment plus terrifiante bien que plus insidieuse.

Junji Ito maîtrise totalement son art, réussissant encore une fois la fusion entre le gore, le grotesque (rien de péjoratif, c’est une des conventions du body horror) et la subtilité.

Bref, cette œuvre est une véritable bombe. Cependant, contrairement à Spirale, je ne la conseillerais pas pour débuter Junji Ito. Comme je l’ai dit, cette œuvre est une somme du travail du maître, et sa complexité risque de perdre et de faire décrocher un lecteur peu familier aux travaux de Junji Ito.

Rémina, l’hommage d’un maître à un autre

Si Gou Tanabe est l’adaptateur officiel de H.P Lovecraft, l’influence du génie de Providence n’a pas épargnée Junji Ito.

Si l’amour de son travail transpire dans plusieurs écrits de Junji Ito, Spirale (encore !) en tête, celui-ci lui rend un véritable hommage en s’attaquant à son œuvre de façon beaucoup plus frontale avec Remina.

Si l’ouvrage n’est pas une adaptation stricto sensu, toutes les obsessions de Lovecraft débordent dans le manga.

Junji Ito nous offre un voyage dans l’horreur cosmique et métaphysique avec un brio sidérant, s’appuyant sur des travaux existants pour mieux se les approprier comme John Carpenter avait pu le faire dans sa trilogie de l’Apocalypse (The Thing, Prince des Ténèbres et L’Antre de la folie).

Remina Oguro est la fille d’un éminent scientifique. Celui-ci vient de découvrir une planète errante, se dirigeant vers le système solaire, et la nomme du prénom de sa fille. Celle-ci devient alors une source d’admiration voire d’adoration. Mais quand il apparaît que la planète va entrer en collision avec la Terre, en détruisant tout sur son passage, l’adoration se change en peur et en folie meurtrière.

De Lovecraft tout y est : secte, menace cosmique, folie… Et pourtant comme pour John Carpenter en son temps, Remina est une œuvre de Junji Ito pure et dure. Plus courte, l’histoire va droit à l’essentiel et pourtant bien que d’apparence plus simple, elle n’en est pas moins passionnante et l’horreur ici prend une toute nouvelle dimension.

Par bien des aspects, c’est l’œuvre la plus terrifiante de Junji Ito. Remina fait peur car son horreur est presque palpable. Outre cette collision inévitable et synonyme d’extinction totale de la planète Terre, ce qui en soit est suffisamment effroyable, c’est toute la partie « religieuse » du manga qui impacte.

En soi, l’horreur de Remina est simplement et tout bonnement humaine. Comment réagirions-nous si tous nos espoirs venaient de s’envoler d’un coup et qu’on nous offrait un bouc émissaire ?

Remina est effrayant car c’est celui qui nous interroge le plus sur notre propre nature.

Extrêmement troublant, extrêmement effrayant (dans son fond bien plus que dans sa forme), Remina est malheureusement un peu dans l’ombre des deux mastodontes précédents. C’est pour cela que je vous encourage vivement à le découvrir le plus vite possible, l’ouvrage étant probablement un des plus beaux hommages jamais fournis aux travaux de Lovecraft.

Sensor, une œuvre injustement sous-estimée

Mais si Remina est un peu dans l’ombre de Spirale et Gyo, un autre manga horrifique de Junji Ito est quant à lui, pourtant acclamé à sa sortie, souvent complètement éclipsé.

Et c’est incroyablement dommage, tant cette œuvre est d’une maîtrise et d’une intelligence qui frôle le génie. C’est d’autant plus un exploit que de l’aveu même de Junji Ito, celui-ci ne savait pas comment l’histoire allait se terminer, se laissant emporter par les personnages.

En résulte une œuvre totalement atypique, proposant certaines des plus belles planches de son auteur convoquant aussi bien le folklore japonais rural, qu’encore une fois l’horreur cosmique lovecraftienne, ou le folk horror (The Wicker man de Robin Hardy ou plus récemment Midsommar de Ari Aster).

Quelque part, suite spirituelle de Spirale tout en s’affranchissant totalement de son modèle, Sensor est une œuvre aussi folle que poétique, sublimée par les dessins d’un Junji Ito au sommet de son art.

Au pied du mont Sengoku, une jeune femme se promène, seule. Elle rencontre un homme étrange. Celui-ci lui déclare qu’il l’attendait et l’invite à le suivre dans un village reclu dans les montagnes. Le village ne ressemble à aucun autre : il est recouvert de fibre volcanique, ressemblant à des cheveux d’or, et le village s’en trouve d’un incroyable brillant.  

Les villageois semblent tous extrêmement aimables et accueillants et propose à la jeune femme d’observer avec eux les étoiles, la nuit même. Alors que tous les yeux sont tournés vers le ciel, une pluie d’OVNI s’abat sur le village. L’horreur va pouvoir commencer.

Que cette œuvre soit si souvent mésestimée me laisse complètement pantois.

Forte d’une narration diamétralement différente de ce que Junji Ito réalise habituellement, proposant des dessins fabuleux (j’insiste mais c’est probablement le plus beau travail de Junji Ito, le manga est juste magnifique !), Sensor est un manga dans lequel on prend un plaisir incroyable à se perdre et à se faire peur.

C’est une œuvre essentielle dans la carrière de Junji Ito, une œuvre mature et faussement simple, semblant décousue et inégale par moment, mais n’étant finalement qu’une avalanche de faux semblant, un labyrinthe aux portes du psychédélique par instant, une œuvre d’une folie salvatrice…

Bref ! Une œuvre à découvrir et à redécouvrir tant chacune de ses lectures offre de nouvelles perspectives.

Que cette œuvre soit si souvent mésestimée me laisse complètement pantois. Forte d’une narration diamétralement différente de ce que Junji Ito réalise habituellement, proposant des dessins fabuleux (j’insiste mais c’est probablement le plus beau travail de Junji Ito, le manga est juste magnifique !), Sensor est un manga dans lequel on prend un plaisir incroyable à se perdre et à se faire peur.

C’est une œuvre essentielle dans la carrière de Junji Ito, une œuvre mature et faussement simple, semblant décousue et inégale par moment, mais n’étant finalement qu’une avalanche de faux semblant, un labyrinthe aux portes du psychédélique par instant, une œuvre d’une folie salvatrice…

Bref ! Une œuvre à découvrir et à redécouvrir tant chacune de ses lectures offre de nouvelles perspectives.

Sensor entre sans soucis dans le panthéon des meilleurs travaux de Junji Ito, mais aussi et surtout dans celui des meilleurs mangas tout simplement.

L’école décomposée, l’art de la simplicité

Si, jusqu’à présent, nous avons vu des ouvrages à différents degrés de complexité, L’école décomposée propose une histoire extrêmement simple, pouvant presque être qualifiée de « simpliste ». Ce serait cependant une énorme erreur que de passer à coté de ce manga.

Yûma, un adolescent, et sa petite sœur Chizumi sont deux orphelins. Si Chizumi est une horrible petite peste, terrorisant adultes comme enfants, Yûma lui, passe son temps à se confondre en excuses pour le comportement de sa sœur. Mais les deux orphelins ne sont pas ce qu’ils semblent être et quiconque écoute les excuses de Yûma se met à pourrir…

Soyons clair, ce manga parait clairement mineur parmi les autres ouvrages de Junji Ito. Mais, derrière ses apparences, celui-ci a bien plus à offrir que ce qu’on pourrait croire. Déjà, dans celui-ci, Junji Ito lâche les brides.

L’œuvre est incroyablement gore, voire complètement crade par moment. L’auteur s’inspire grandement du splatter movie (Evil dead de Sam Raimi, Braindead de Peter Jackson, ou dernièrement la trilogie Terrifier de Damien Leone).

Mais derrière cette avalanche de mauvais goût assumé grand-guignolesque, vient souvent de concert un élément, sinon absent du moins assez rare dans l’œuvre de Junji Ito : l’humour.

Car oui, L’école décomposée, est vraiment drôle, surtout au second degré offrant un manga totalement décomplexé et carrément rafraîchissant. Son apparente simplicité est surtout une récréation dans ses travaux.

Particulièrement jouissif, du fait justement de cette simplicité de surface, il est paradoxalement assez compliqué d’en parler tant ce manga se vit plus qu’il ne se raconte.

Je le conseille vivement à tout fan de Junji Ito et pourtant, à l’instar de Gyo, et malgré son accessibilité, je ne le recommande pas pour entrer dans l’univers de Junji Ito. Et pour l’exacte raison opposée à celle que j’ai donnée pour Gyo.

Si Gyo était vraiment trop complexe pour un nouveau lecteur, pouvant pousser celui-ci à ressentir une certaine lassitude, quelqu’un découvrant Junji Ito via L’école décomposée pourrait se méprendre sur le talent de celui-ci. Parce qu’il faut bien comprendre que Gyo, L’école décomposée ou n’importe laquelle de ses œuvres entrent dans une politique d’auteur et se retrouvent être les pièces d’un puzzle qui les transcendent.

Si Gyo est l’aboutissement, L’école décomposée est une parenthèse récréative, et pour comprendre l’une et l’autre, il faut déjà être familiarisé avec les codes dispensés par l’auteur.

Ceci étant, si vous êtes déjà familier des codes de Junji Ito, je ne saurais trop vous conseiller de vous ruer sur ce surprenant manga, qui perd en subtilité ce qu’il gagne en efficacité et qui se révèle être un petit bijou ultra satisfaisant !

Les cauchemars de Mimi, un rempart dans l’horreur

La jeune et jolie Mimi, mène une vie tranquille et paisible. Malheureusement pour elle, son quotidien est régulièrement perturbé par des événements horribles et terrifiants…

Bon… J’avoue, j’ai triché (un peu) pour Les cauchemars de Mimi. En effet, si on suit pendant tout un recueil les aventures de Mimi, le découpage du manga se rapproche plus de ce que l’on pouvait trouver avec Tomié et Soïchi, c’est-à-dire un recueil d’histoires courtes et non une vraie grosse histoire.  Cependant, j’ai choisi d’en parler ici pour plusieurs raisons.

En premier lieu, même s’il est (très) mince, subsiste toujours un fil rouge dans l’intrigue. Le manga fait presque penser à une version horrifique des Malheurs de Sophie, notre pauvre héroïne passant d’une aventure toute droit sortie d’une légende urbaine à une autre.

Mais surtout, mon choix repose essentiellement sur notre personnage éponyme : Mimi. Rarement personnage n’aura aussi bien porté son nom, celle-ci est effectivement toute mimie.

Courageuse, débrouillarde, gentille, naïve cependant, Mimi, est, et de loin, le personnage le plus attachant de la bibliographie de Junji Ito. On entre immédiatement en empathie avec elle, suivant avec une réelle crainte pour elle, les nombreuses épreuves qu’elle traverse avec résilience.

C’est également un personnage extrêmement bien travaillé (au niveau de l’écriture, moins du dessin.

Car si Mimi est jolie, il faut tout de même admettre que les jeunes gens, chez Junji Ito, on quand même une sérieuse tendance à se ressembler d’une histoire à l’autre. Ce n’est pas un reproche, c’est un parti pris de l’auteur, mais il faut bien comprendre que si Mimi se démarque, c’est vraiment dans son caractère).

Il m’était donc assez compliqué de l’associer à deux personnages malveillants de l’univers de Junji Ito, sachant qu’elle est leur exact opposé, et difficile également de la placer dans la prochaine partie consacrée aux nouvelles, car cela aurait été trop réducteur pour un personnage aussi intéressant.

De plus, je voulais conclure mon tour des histoires longues de Junji Ito avec un manga qui se révèle être une excellente porte d’entrée pour accéder à l’univers du mangaka.

Les cauchemars de Mimi se révèle être très accessible, pour les nouveaux comme pour les lecteurs familiers, offrant une bonne dose de frissons (oui, le terme cauchemars n’est pas vain) et en proposant un personnage si fort, qu’il donne envie au lecteur de s’investir dans ses aventures.

Pas forcément l’œuvre la plus magistrale de Junji Ito, elle n’en demeure pas moins un véritable coup de cœur de ma part.

Des éditions parfaites !

Un mot évidemment, sur les éditions. Comme je l’ai dit dans la première partie et comme je le répéterais dans la troisième, consacrée aux nouvelles, les éditions Delcourt Tonkam ou Mangetsu sont de véritables joyaux.

Protection, couverture cartonnée, illustrations inédites, pages en couleurs, choix du papier, du format… Tout est parfait et en jette joliment dans une bibliothèque. Mention spéciale à Mangetsu qui nous offre en plus des petits bonus toujours agréables, tel que des préfaces par de prestigieux invités, des histoires supplémentaires, des postfaces par Junji Ito lui-même… Rien à dire, sinon merci pour cette qualité éditoriale.

Spirale, Gyo et Remina sont disponibles aux éditions Delcourt Tonkam.

Sensor, L’école décomposée et Les cauchemars de Mimi sont disponibles aux éditions Mangetsu.

En conclusion

Junji Ito, bien que spécialisé dans l’horreur, offre toujours des visions et versions personnelles de celle-ci. Il s’approprie des genres, les intègre et les sublime. Comme vous avez pu le constater, j’ai souvent comparé ses œuvres à d’autres.

Ce n’était évidemment pas du name dropping stérile mais juste pour souligner sa versatilité et son apport au genre : Junji Ito a travaillé dans TOUS les genres horrifiques, et toujours avec maestria, et ses histoires longues lui laissent tout loisir d’expérimenter au maximum son potentiel. Parfois avec brio, parfois avec maladresse, toujours avec sincérité.

Et si vous souhaitez approfondir dans l’œuvre de Junji Ito, je vous conseille La déchéance d’un homme.

Comments

No comments yet. Why don’t you start the discussion?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *