L’école emportée, le meilleur de l’horreur par Kazuo Umezu

L’école emportée, le meilleur de l’horreur par Kazuo Umezu

Les éditions Glénat ont réédités l’intégrale de L’école emportée en six volumes, dans une très jolie collection. Voyons ensemble le premier volume.

Naissance d’un classique

Un matin, le jeune Sho part à l’école, comme d’habitude. Il est contrarié car il s’est violemment disputé avec sa maman. Chemin faisant, il croise la route d’un camarade, Shinichi, qui lui rapp

Alors qu’ils se séparent, Shinishi à proximité de sa maison, sent le sol trembler violemment alors qu’une énorme explosion se fait entendre.

Tout le village se rue en direction de l’origine du vacarme : l’école primaire. Celle-ci a disparu ne laissant derrière elle qu’un immense cratère…

On galvaude très souvent l’expression chef d’œuvre. L’école emportée du maître Kazuo Umezu mérite amplement ce titre.

Le meilleur de l’horreur

Œuvre fondatrice du manga horrifique, ayant inspiré nombre d’auteurs (Junji Ito en tête, qui lui voue un véritable culte) L’école emportée est tout simplement l’un des meilleurs mangas existants.

Avec un trait précis et une écriture des plus soignée, Umezu-sensei nous conte avec une grande justesse, et surtout une grande crédibilité, le récit de ces élèves survivants.

Car, oui, malgré les apparences, pour le reste du monde, l’école n’a pas explosé. Elle a seulement été transportée au milieu d’une sorte de désert hostile et sinistre.

Et toutes les personnes s’y trouvant vont devoir faire de leur mieux pour coexister et survivre. Particulièrement les jeunes élèves. Car si les adultes présents semblent, dans un premier temps, plus réfléchis, il s’avère vite qu’ils sont, aux mieux inutiles, aux pires des menaces.

En effet, après une scène de panique (bien légitime) les enfants font preuve de résilience et d’entraide face à la situation. Les adultes eux, font ressortir le pire de l’humanité : égoïsme, violence et lâcheté.

Une scène illustre parfaitement cet exemple : l’homme de la cantine qui s’enferme avec toutes les vivres, forcément limitées à court terme, allant jusqu’au meurtre pour ne pas les partager.

Et dans le même temps, les élèves de la classe de Sho, qui préfèrent de bon cœur sacrifier leur maigre repas pour nourrir un petit enfant égaré.

L’horreur de la banalité

Ce manga se rapproche beaucoup par ses thématiques de Sa Majesté des mouches de William Golding, tout en en prenant le contrepied.

En effet, dans le roman les enfants livrés à eux même et reformant une société, faisaient les mêmes erreurs que les adultes. Ils ne devaient leur salut qu’à l’arrivée de ceux-ci. Dans le manga, les adultes sont aussi démunis que des enfants. Ce sont donc les élèves qui, grâce à leur naïveté et leur empathie, offrent une petite lueur d’espoirs.

Leur innocence les préservant de la folie qui guette les grandes personnes…

Pour conclure…

L’école emportée est tout simplement une masterclass. À la fois touchant, terrifiant, et d’une grande justesse, ce manga surpasse sa condition d’œuvre horrifique.

Je ne peux que le conseiller à toutes personnes ne l’ayant jamais lu et voulant découvrir une histoire longue, dense et passionnante. Une histoire qui nous prouve que l’horreur la plus atroce ne vient pas du fantastique… Mais bel et bien de la condition humaine.

Une merveille qui ne donne qu’une envie : lire la suite immédiatement.

Et si l’horreur vous passionne pourquoi ne pas vous laissez tenter par Japan Expo 2025 : autour de l’évènement Junji Itô ?

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